La situation financière du pays n’est plus reluisante. Au moment où les statistiques viennent confirmer un déficit de la balance commerciale, la conjoncture mondiale, dominée par récession économique et la chute des prix du pétrole, n’augure pas d’avenir radieux, du moins à court terme, estiment les spécialistes.
Pour éviter à l’Algérie de sombrer dans une crise financière aigüe, Abderahmane Benkhalfa, ministre des finances préconise, dans le cadre de la LFC 2015, des mesures de «rigueur», sans pour autant remettre en cause les subventions des produits de large consommation.
Dans une intervention à la radio Chaine 3, Benkhalfa explique que la politique du gouvernement ne vise pas à instaurer l’austérité mais à lutter efficacement contre toute forme de gaspillage. «Nous avons besoin d’une rationalité des acteurs économique et nous voulons que les 40 millions d’Algériens ne gaspillent pas et ne participent pas à la contrebande», a-t-il déclaré.
Le premier argentier du pays table, entre autres, sur «les retours sur investissements» pour renflouer les caisses de l’Etat. En résumé cette politique consiste à rentabiliser les investissements publics. «Un dinar que nous investissons aujourd’hui, explique-t-il, doit ramener 4 à 5 Da dans les cinq années à venir». Parmi les projets à rentabiliser, M. Benkhalfa cite, les autoroutes et le réseau ferroviaire.
Pour ce qui est des entreprises privées, l’Etat s’engage à continuer sa politique d’aide à l’investissement par des mesures fiscales et des aides financières. Toutefois, Bekhalfa veut imposer "une contrepartie". «Il faut que l’ascenseur revienne», martèle le ministre. «Les entreprises privées ont bénéficié de dispositions, d’exonérations depuis 10 ans, il faut qu’on touche, maintenant, la compensation», déclare-t-il.