Le développement du secteur de la pêche en Algérie passe par la requalification de la main-d'oeuvre et une meilleure gestion des moyens disponibles, estime-t-on au ministère de l'Agriculture, du développement Rural et de la Pêche.
''L'opération n'est pas si simple à mener, sachant que l'Etat doit en tout former 50.000 inscrits maritimes'', ajoute-t-on de même source, qui précise qu'un programme de formation de marins pêcheurs est opérationnel depuis 2013 dans huit instituts et écoles spécialisées ouverts dans plusieurs wilayas.
En deux ans, il a permis au ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la Pêche de recycler pas moins de 20% parmi eux, soit 10.000 inscrits.
L'application de ce programme a même connu en 2014-2015 une année pédagogique "exceptionnelle" : 6.020 élèves stagiaires ont en effet obtenu un diplôme de formation dans les métiers de la pêche et des ressources halieutiques à travers les centres et instituts de formation du secteur.
Le nombre de diplômés en marins qualifiés, de lieutenants qualifiés, d'officiers mécaniciens, des lieutenants mécaniciens, des techniciens supérieurs en aquaculture et agents aquacoles en 2015 a augmenté de 45% par rapport au bilan 2014, selon les chiffres du ministère.
L'année 2015 a également marqué le début de la formation à El Kala de 14 plongeurs spécialisés dans la cueillette de corail. 300 personnes se sont inscrites pour cette formation pour la pêche au corail, mais la priorité a été donnée aux professionnels déjà en activité.
Les responsables chargés de la formation dans le secteur de la Pêche comptent réaliser la même performance sinon mieux durant l'année pédagogique 2015-2016. En tout cas, le ministre Sid-Ahmed Ferroukhi les a exhorté à donner le meilleur d'eux-mêmes.
"La formation, le recyclage et le perfectionnement de la ressource humaine sont au cúur de la stratégie de développement du secteur de la Pêche", a dit M. Ferroukhi lors de la cérémonie de clôture de l'année pédagogique 2014-2015 organisée le 14 juillet dernier à l’Institut national supérieur de la Pêche et l’aquaculture (INSPA), implanté à la Pêcherie d’Alger.
"Notre objectif actuel est de refonder tous les modes de formation afin de les adapter aux exigences aussi bien des professionnels que des opérateurs économiques", a-t-il souligné.
La requalification de la ressource humaine à travers le programme de recyclage vise "la validation des acquis de professionnels sur le terrain'', un peu comme les électromécaniciens, formés ''sur le tas'', mais qui n'ont pas de diplôme.
Il faut pourtant qu'ils se décident à suivre une formation, même s'ils n’ont pas l’habitude de passer devant un jury qui évaluera leurs connaissances et leur savoir-faire. En 2015, il y a eu 1.059 professionnels formés pour "la validation de leurs connaissances", ce qui est une manière pour "le système de formation de s’adapter aux besoins des professionnels'', avait estimé M. Ferroukhi.
Tout en s'investissant à fond dans le recyclage, les pouvoirs publics ne perdent pas de vue la nécessité d'aller vers la formation continue eu égard à son importance stratégique dans le développement du secteur de la Pêche et la modernisation des moyens et méthodes de production et de distribution.
''Notre orientation est d’aller vers la formation continue car c’est un moyen de modernisation et d’intégration, ce qui est l’ambition du plan quinquennal afin de pouvoir gérer une flotte de pêche de 4.500 embarcations, tous genres confondus'', a expliqué le ministre dans un récent entretien à l'APS.
A ce titre, le souci des responsables du secteur est d'améliorer la formation des marins pêcheurs pour rentabiliser l’outil de production, comme il s’agit aussi d’inculquer aux professionnels des connaissances sur la réglementation et le respect de l’environnement, ainsi que sur l’aquaculture.
Cet effort continu de formation doit, selon lui, pouvoir garantir à l'Etat le maintien des 120.000 tonnes par an de produits de la pêche, mais surtout la rendre durable.