L'Indonésie a déployé mardi 1.600 militaires supplémentaires pour lutter contre les incendies de forêts provoquant des nuisances jusqu'en Malaisie où des écoles ont été fermées en raison de l'épaisse fumée, et à Singapour où les organisateurs du Grand Prix de Formule 1 dimanche s'inquiètent.
Le président indonésien Joko Widodo a ordonné des renforts de l'armée sur l'île de Sumatra, après que les autorités ont déclaré l'état d'urgence dans la province de Riau, située en face de la Malaisie et de Singapour, de l'autre côté du détroit de Malacca.
Un millier de soldats ont ainsi été déployés à Riau et 600 dans la province de Sumatra du Sud, qui s'ajoutent à un millier de militaires arrivés la semaine dernière pour aider les autorités locales à éteindre des centaines d'incendies.
Comme chaque année pendant la saison sèche à cette période de l'année, l'Indonésie est ravagée par des incendies de forêts et de terres agricoles provoqués avant tout par la culture sur brûlis. Cette technique agricole primitive, et illégale, est utilisée comme moyen de défrichement et de fertilisation dans les zones tropicales, pour laisser place à diverses cultures, en particulier des palmiers à huile à Sumatra et sur l'île de Kalimantan, partie indonésienne de l'île de Bornéo.
Le président indonésien a également ordonné aux forces de l'ordre de "prendre des mesures fermes contre les responsables de feux de forêts".
Une centaine de personnes et 15 sociétés soupçonnées d'être à l'origine d'incendies font l'objet d'enquêtes, selon les autorités.
Des dizaines de milliers d'habitants ont été affectés par la mauvaise qualité de l'air due à l'épaisse fumée blanche. En Malaisie, les autorités ont ordonné la fermeture de plus de 2.000 écoles, affectant 1,5 million d'elèves.
La forte réduction de visibilité provoquée par la fumée a contraint le Premier ministre malaisien, Najib Razak, à renoncer à prendre un hélicoptère depuis Kuching, capitale de l'Etat du Sarawak, pour la ville de Semantan, à 100 km, distance qu'il a parcourue par la route pendant une heure et demie sur l'île de Bornéo, selon l'agence de presse publique malaisienne Bernama.
La qualité de l'air s'est également détériorée à Singapour, où les organisateurs du Grand Prix de Formule 1 prévu dimanche soir s'inquiètent des conséquences négatives que pourraient avoir ces développements sur la compétition.
En 1997 et 1998, des incendies similaires avaient échappé à tout contrôle et obscurci le ciel d'une partie de l'Asie du Sud-Est pendant des mois, provoquant de nombreuses perturbations, notamment de la santé publique et du trafic aérien, et causant des pertes économiques estimées à 9,3 milliards de dollars.