Le représentant spécial et chef de mission d'appui de l'Onu en Libye (Unsmil), Bernardino Leon, a appelé toutes les parties libyennes à revenir "au plus vite" à la table des négociations pour un règlement politique du conflit en Libye.
L'appel de M. Leon intervient au lendemain du rejet par le parlement libyen, basé à Tobrouk, et reconnu par la communauté internationale, des amendements réclamés par l'instance rivale, Congre général national (CGN) installée à Tripoli, sur le projet d'accord relatif à la formation d'un gouvernement d'unité nationale et au "respect du jugement de la Cour suprême ayant invalidé l'existence même du Parlement de Tobrouk."
"Le Parlement reste attaché au document paraphé le 12 juillet par sa délégation et toutes les parties à l'exception du Congrès général national (CGN, Parlement rival), a affirmé le parlement basé à Tobrouk, dans un communiqué.
"Le Parlement rejette tous les amendements et toutes les modifications apportés au texte de l'accord signé" le 12 juillet, poursuit le parlement légal, après une séance à Tobrouk. Il a souligné, en outre, avoir rappelé ses derniers représentants qui participaient aux négociations.
"Il faudra encore beaucoup de travail, mais nous pensons que nous pouvons arriver à un accord (politique)", avait assuré Bernardino Leon.
"... Nous avons trouvé ce que nous considérons être un consensus sur les principaux éléments" d'un accord politique pour mettre fin au conflit en Libye, disait-il dimanche dernier après avoir remis, aux rivaux libyens, un projet d'accord politique.
M. Leon souhaite voir l'adhésion de toutes les parties libyennes aux document proposé aux débats malgré les divergences.
Par ailleurs, l'Algérie demeure convaincue et agit pour que seule une solution politique interlibyenne et inclusive pourra déboucher sur un règlement de la crise dans ce pays, et ce "loin de toute intervention étrangère, en vue d'un agenda unique, celui de la stabilité, de l'unité et de l'intégrité territoriale, de sa souveraineté et de la cohésion de son peuple", disait le ministre Algérien des Affaires maghrébines de l'Union africaine et de la Ligue des Etats Arabes, M. Abdelkader Messahel.
Alger avait abrité des rounds de dialogue et de négociations ayant regroupé les partis politiques et personnalités influentes sur la scène politique libyenne, ce qui avait permis la signature d'une plate-forme d'entente sur les voies et moyens de régler politiquement le conflit en Libye.
Les participants aux pourparlers d'Alger avaient exprimé avec insistance "leur pleine adhésion au dialogue et leur détermination à en faire un succès dans les plus brefs délais dans le but de parvenir à un accord sur la formation d'un gouvernement consensuel alliant toutes les compétences et à la mise en place de mesures sécuritaires qui garantiraient un cessez-le-feu durable et un retrait des groupes armées de toutes les villes libyennes".
La Libye est, depuis l'assassinat en 2011 de Mouammar Khadafi, livrée aux milices et compte deux parlements et deux gouvernements qui se disputent le pouvoir, l'un basé à Tripoli et l'autre à Tobrouk (est), ce dernier étant le seul reconnu par la communauté internationale.