Le gouvernement compte passer graduellement, dans sa politique budgétaire, d'une dépense publique massive à des financements basés sur les ressources du marché même si le cap de ces dépenses "sera maintenu" à moyen terme afin d'atteindre les objectifs de croissance hors hydrocarbures, a affirmé jeudi le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa.
"L'ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2015 s’inscrit dans les orientations du Conseil des ministres de décembre 2014 (à) nous allons maintenir le cap pour les trois ou quatre années à venir", a indiqué M. Benkhalfa à l’APN lors de la séance consacré au vote de cette ordonnance.
"Ce cap s’articule autour de trois orientations : la valorisation des ressources, l’encouragement des entreprises créatrices de valeur ajoutée et la sauvegarde des progrès en termes de politique sociale", a-t-il précisé.
Cette politique (sociale) "ne sera en aucun cas secouée de manière brusque" en dépit de la baisse des prix de pétrole et des revenus extérieurs de l’Algérie, a-t-il promis.
Le passage d’une économie basée quasi-exclusivement sur la dépense publique vers une économie financée par les ressources extrabudgétaires se fera donc "de manière progressive", selon lui.
Pour ce faire, "l’Algérie a besoin d’une mobilisation soutenue des ressources internes", a-t-il ajouté, dans une déclaration à la presse, en insistant de nouveau sur le fait que le programme de mise en conformité fiscale volontaire, lancé en août dernier pour tenter de bancariser l’argent informel "ne représente ni une amnistie fiscale ni un encouragement du blanchiment d’argent".
Evoquant le projet de loi de finances pour 2016, approuvé récemment par le Gouvernement, il a avancé que ce texte révisera à la baisse le prix du marché du baril de pétrole, établi à 60 dollars dans le cadre de la LFC 2015.
La poursuite d’assainissement des CAS (comptes d’affectation spéciale) se poursuivra dans le cadre de ce texte qui introduira d’autre part "un retour à la TIC (taxe intérieur sur la consommation) dans l’objectif d’encourager la production nationale", a-t-il dit sans fournir plus de détails.
Le PIB de l'Algérie devra croître de 18.000 milliards (mds) de dinars en 2015 à 25.000 mds de DA en 2016, soit une évolution de 4,6%, a-t-il rappelé.
"Mais ce n’est pas le taux de croissance qui nous intéresse, c’est plutôt la qualité de cette croissance qui nous interpelle", a-t-il dit. APS