Augmenter l’exploitation des champs d’hydrocarbures ne contribuera en rien à compenser la chute des revenus des exportations pétrolières (35 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2015), a estimé, lundi, l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar.
S’exprimant durant l’émission de L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le vice-président de l’Association Algérienne des industries et du gaz considère qu’une telle perspective, ne fera que mettre en danger les réserves de brut existantes et la sécurité énergétique du pays.
M. Attar considère qu’il n’existe pas à proprement parler de crise énergétique en Algérie mais une « crise de diversification de l’économie et des opérateurs » qu’il est impératif d’impulser.
Il relève que c’est l’augmentation constante de la consommation intérieure en produits énergétiques qui pose problème. « Celle-ci, souligne-t-il, est en train d’évoluer beaucoup plus rapidement que les capacités de nos réserves d’hydrocarbures ».
Refusant d’être taxé de pessimiste, l’ancien PDG de Sonatrach estime que tout ce qui pourrait être découvert et produit dans les années à venir « servirait à peine à couvrir la consommation intérieure » de ces produits.
Pour lui l’alternative est à rechercher dans les énergies renouvelables, mettant toutefois un bémol en notant que l’Algérie a dans ce domaine, pris « beaucoup de retard » « qu’il ne sera jamais rattrapé parce qu’avec la crise les ressources manquent ».
Pour développer les énergies renouvelables, il précise qu’en plus de la présence de beaucoup de PMI, l’Etat doit investir dans la production des cellules photovoltaïques, la construction de centrales et leur maintenance.
A propos de la consommation effrénée de carburant, M. Attar la compare à une « catastrophe ». « Nous avons, dit-il, importé pour 3,5 milliards de dollars de gasoil à plus d’un dollar le litre revendu à en Algérie à sept ou 10 fois moins cher ».
Commentant la table ronde organisée samedi par le CNES autour de la question énergétique, et relevant que le débat est venu « un peu tard » et que les critiques y ont été « très dures », M. Attar estime cependant que celui-ci a permis de mettre en lumière certaines recommandations intéressantes.
Parmi ces dernières il cite, tour à tour celles relatives à la diminution du train de vie de l’Etat, du report de certains projets « sans retour d’investissement », le lancement d’emprunts obligataires publics, voire une révision du système de subventions et de transferts sociaux, d’autant, affirme-t-il, qu’il y a urgence à agir ».