Premier salon international de l'industrie minière : Cap sur l’exploitation des richesses minières

Ouvert dimanche au Palais des expositions à Alger, le premier salon international de l'industrie minière "MICA 2015" a mis à jour une volonté du gouvernement de valoriser les richesses minières du pays, en développant une industrie de transformation.

Le directeur général des mines au ministère de l'Industrie et des Mines, Mohamed Taher Bouarroudj, cite, entre autres, les filières du phosphate, du marbre, du ciment, et la production du sel et ses dérivés comme des exemples de branches où l'Algérie peut développer une véritable base industrielle pour satisfaire ses besoins et exporter l'excédent.

Cela permettra de répondre aux besoins de l'économie nationale en matière de produits miniers et de réduire, par conséquent, les importations, a t-il déclaré à la presse, en marge  du "MICA 2015", un salon professionnel  qui regroupe, du 18 au 21 octobre, une quarantaine d'exposants dont une dizaine d'entreprises étrangères.

Transformation du phosphate : 4 projets en discussion avec des entreprises étrangères

S’agissant de la filière du phosphate, « 4 projets ont été identifiés et font l’objet de discussions en cours avec des entreprises étrangères pour la production de l'acide phosphorique et de différents types d'engrais », a déclaré à la presse M. Bouarroudj, en marge du salon.

Ces projets seront implantés à Oued Kebrit (Souk Ahras), Hadjar Soud (Skikda) et El Aouinet (Tebessa), selon le même responsable qui a rappelé que l'Algérie s’est, jusque-là, limitée à l'exportation du phosphate brut uniquement.

Une fois opérationnels, ces projets devraient permettre d'exploiter et de traiter le phosphate à partir du gisement jusqu'au produit fini, ce qui permettra de satisfaire les besoins du marché national, et par conséquent, de réduire son importation en tant que produit fini.

L'Algérie, qui recèle de réserves importantes estimées à 2 milliards de tonnes de phosphate, en produit annuellement près de 1,5 million de tonnes, mais 98% de cette production sont destinés à l'exportation, a indiqué à l'APS Boubeker Aouiche, directeur de recherche et études à la société des mines de phosphates (Somiphos, filiale du groupe Ferphos), chargée de l'exploitation et de la commercialisation du phosphate brut..

Le reste de cette production, soit 25.000 tonnes, est destiné à la société de fertilisants Fertial à Annaba.

La production de phosphate brut sera portée à 10 millions de tonnes à l'horizon 2019/2020 pour pouvoir alimenter en matières premières la future industrie de transformation, selon les prévisions de M. Aouiche.

Méga gisement de fer de Gara Djebilet : un cabinet international pour l’étude de faisabilité

Un cabinet d’experts international sera sélectionné, avant fin octobre, pour lancer une étude de faisabilité pour l'exploitation du méga gisement minier de Gara Djebilet (Tindouf), a déclaré, dimanche à l’APS, Ahmed Benabbas, directeur général de la Société nationale du fer et de l'acier (Feraal), en marge d’une conférence tenue lors "MICA 2015".

Feraal "fera son choix à partir d'une short list composée de trois cabinets internationaux jouissant d'une renommée mondiale et spécialisés dans les domaines des mines, de la sidérurgie et de la métallurgie", a-t-il précisé.

 Cette étude permettra de mieux connaître le potentiel de Gara Djebilet, les capacités de production de minerai de fer, le coût de l’exploitation comme elle donnera des indications sur le marché de la sidérurgie en Algérie, a précisé ce responsable.

Selon deux études menées durant les années 1960 et 1970, le gisement minier de Gara Djebilet contiendrait des réserves de l’ordre de 1,5 milliard de tonnes de minerai de fer à plus de 2 milliards de tonnes.

Le cabinet d’experts sera appelé à accompagner FERAAL dans tout le processus de préparation de l'étude de faisabilité et celle de préfaisabilité qui durera neuf mois, a expliqué le DG de Feraal.

"Le début des actions sur le terrain est prévu vers la fin de l'année 2017 et le début de l'année 2018. Au cours de cette étape, il s'agira de procéder aux montages financiers nécessaires à l'exploitation du gisement minier et au lancement des premiers appels d'offres pour les travaux de réalisation", a souligné M. Benabbes.

Feraal, créée en 2014 pour exploiter le gisement, table sur une capacité de production de 10  à 12 millions de tonnes en 2025, selon M. Benabbas. Cette société est le fruit d’un partenariat entre Sonatrach, les groupes GICA (ciment), Manadjim El Djazaïr (Manal) et Sider. Elle dispose d’un capital social d’un milliard de dinars.

 

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