La troupe du patrimoine de la musique sacrée marocaine, se produisant, jeudi soir, à la cinquième soirée du festival international du malouf de Constantine a convié l’assistance, à un savoureux voyage musical aux rythmes charmeurs, sur les rives des plus belles noubas de la musique arabo-andalouse marocaine.
En tenues traditionnelles raffinées, dès l’entame, les talentueux musiciens ont présenté des partitions de la nouba ‘‘Asbahan’’.
La soliste de la troupe Diyya Zniber à la voix cristalline a entonné "katamtou al mahaba sinin", dans une ambiance conviviale, accueillante, toute empreinte de nostalgie et de poésie, nourrie par des ovations ininterrompues.
La troupe se lance, par la suite, sur la nouba Al mashriqî et puis "Istihlal" enchaînant istikhbar, dardj, insiraf et kh’lass.
Diyya a subjugué avec "Na’achakou al chama’il" et "Marhaban, alllan oua sahlen".
Avec autant de sobriété qu’allégresse, les musiciens ont talentueusement exécuté la variation des cadences irrégulières des mélodies interprétées, illustrant une véritable maîtrise à travers les différentes déclinaisons des mouvements rythmiques, de cet art séculaire.
Dans un dialogue de sonorités que les nombreux mélomanes ont longtemps applaudi, luth, violon, violoncelle et piano se sont donnés la réplique et ont sublimé par la dextérité des notes musicales produites.
La deuxième partie de la soirée a été animée par le jeune constantinois Seifeddine Torche et sa troupe composée de neuf membres.
A la voix fraiche, au timbre charmeur Seifeddine a entamé son récital avec la nouba "Dil" enchaînant Insraf "Qoum tara", B’tayhi "Aji tara", Insraf "Taba sabah", khalss Kam ou kam ou’ani", acclamés par les connaisseurs présents à soirée qui ont savouré des instants intemporels de béatitude musicale.
Tout en fleurs et en senteurs, la formation du jeune chanteur a revisité avec autant de virtuosité que d’élégance le patrimoine musical arabo-andalou, offrant avec rigueur et justesse des notes charmeuses des instruments à cordes rassemblant mandoline, luth et violon,
Le chanteur Khaled Hannachi prend le relais et gratifie l’assistance avec un autre bouquet de la musique savante dans la pure tradition du malouf.
Khaled et sa troupe composée de huit membres ont opté pour la nouba "Raml maya" agrémentée par des passages solos de instruments musicaux, sur fond de à réminiscence poétique, a laquelle le public présent a répliqué par des applaudissements nourris.
Inscrite dans le cadre des activités de la manifestation, "Constantine, capitale 2015 de la culture arabe", la 9ème édition du festival international du malouf a été ouverte samedi dernier pour se poursuivre jusqu’au 31 octobre, sous le slogan "le malouf, héritage des générations".
Des troupes et des artistes venus de dix (10) pays y participent.