Réunion tripartite sur la crise libyenne à Alger: convergence de vues sur une solution politique libyenne souveraine

L'Algérie, l'Egypte et l'Italie ont convenu lundi à Alger de poursuivre leurs concertations autour de la crise libyenne à travers les rencontres communes dans le cadre des efforts pour le règlement du conflit dans ce pays par le dialogue inclusif devant aboutir à une décision souveraine impliquant toutes les parties libyennes.

La position des trois pays a été exprimée lors de la réunion tripartite ayant regroupé, du côté algérien, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, et le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Paolo Gentiloni, pour examiner la situation en Libye dans le cadre des concertations engagées par ces pays.

Lors de cette troisième réunion du genre les trois responsables ont fait part de la convergence de vues sur "la nécessité urgente de former un gouvernement de transition en Libye, basé sur un large consensus interlibyen"

Pour les ministres ce staff exécutif représentant toutes les franges du peuple libyen aura pour mission la gestion de "la période transitoire", à même de faire face aux défis qui s'imposent aux Libyens notamment sur les plans économique et sécuritaire. 

M. Messahel a affirmé que la réunion traduit "la préoccupation des trois pays quant à la situation en Libye, et celle des pays voisins du bassin méditerranéen et de la région du Sahel".

Pour le ministre algérien, la rencontre a permis l'expression de la "convergence totale de vues sur l'importance de poursuivre les concertations afin d'aboutir à un règlement politique susceptible de mettre fin à la crise libyenne et préserver la sécurité ainsi que la souveraineté de ce pays".

M. Messahel a, en outre, réaffirmé "le soutien constant de l'Algérie aux efforts de l'ONU visant à rapprocher les positions entre les parties libyennes et la formation d'un gouvernement d'union nationale.

M. Messahel a, dans ce sens, insisté sur la légitimité de ce gouvernement qui jouera le rôle d'"interlocuteur de la communauté internationale et des partenaires de la Libye aux niveaux régional et international".

A ce propos, il a affirmé que le projet d'accord politique onusien pour le règlement de la crise libyenne est "suffisamment consensuel" et "rassurant", appelant les parties libyennes à "placer l'intérêt du peuple libyen au dessus de toute considération" de manière à "réaliser les aspirations du peuple libyen à une vie digne, à la paix et à la quiétude".         

"Aujourd'hui et au vu de l'ampleur et de la gravité des défis sécuritaires qui se posent à la Libye, notamment ceux liés au terrorisme et à la criminalité, il est impératif de parvenir à un consensus entre les partenaires libyens à même de préserver la Libye du chaos", a ajouté M. Messahel.       

De son côté, le chef de la diplomatie égyptienne, M. Choukry, a souligné, dans une allocution à l'ouverture des travaux de la réunion tripartite, l'importance de "poursuivre le travail commun pour la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye et d'apporter le soutien nécessaire au peuple libyen afin de concrétiser ses aspirations sur le terrain."

"Nous oeuvrons ensemble pour instaurer la paix et la sécurité en Libye et l'élimination du terrorisme, ce fléau qui menace non seulement la Libye, mais toute la région", a-t-il soutenu.          

A propos du projet d'accord onusien pour un règlement de la crise en Libye, M. Choukry, a estimé qu'il (le projet) constituait un "cadre fédérateur qui sert l'intérêt du peuple libyen" face aux défis qui se posent au pays, affirmant que l'Egypte "soutient et salue les efforts des Nations unies pour la formation d'un gouvernement d'union nationale dans ce pays".       

Le ministre égyptien a estimé dans ce contexte que le peuple libyen est seul à même de décider de son sort dans un cadre qui garantit la sécurité et la stabilité de la Libye et préserve son intégrité territoriale. Il a, en outre, appelé la communauté internationale à "soutenir le gouvernement d'union national libyen, après sa formation, pour répondre aux attentes des Libyens".     

Quant au ministre italien des Affaires étrangères, M. Gentiloni, il a réitéré le soutien de son pays en faveur d'un accord politique devant aboutir à la constitution d'un gouvernement d'union nationale en Libye, affirmant, à cet égard, que l'Italie soutient les efforts allant dans ce sens de manière à contribuer à instaurer la paix et la sécurité dans la région et en Méditerranée.

"La décision d'aller vers un gouvernement d'union nationale est entre les mains du peuple libyen et de ses institutions", a-t-il affirmé, mettant l'accent sur "le respect de la souveraineté de la Libye." Il a, en outre, précisé qu'à travers cette réunion tripartite, les trois pays "transmettent un message de paix" à la Libye, réitérant par la même occasion leur "disponibilité à soutenir et accompagner le processus de stabilisation et de reconstruction de la Libye". 

Pour M. Gentiloni, il s'agit, en effet, de répondre aux attentes des Libyens qui aspirent, a-t-il dit, "à recouvrer la paix et la stabilité dans leur pays".

A cette occasion, le chef de la diplomatie italienne a exprimé son souhait de voir l'émissaire onusien en Libye, Bernardino Leon, poursuivre sa mission dont la priorité est "la formation d'un gouvernement d'union nationale".

Par ailleurs, l'Algérie et l'Egypte entretiennent des concertations dans le cadre du groupe des pays voisins de la Libye créé à Alger en 2014 à l'initiative de l'Algérie et regroupant également la Libye, la Tunisie, le Soudan, le Tchad et le Niger. Une septième réunion de ce cadre de concertation et de suivi se tiendra en novembre courant à Alger. APS

   

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