Dotée, jusqu’au milieu des années 80, d’une flotte marchande de 80 navires de divers tonnages, « constat alarmant », l’Algérie n’assure plus, aujourd’hui, qu’environ 2% du transport maritime de marchandises, le reste, pour une valeur de 4 milliards de dollars, étant aux mains de pavillons étrangers.
Forte, alors, de ce potentiel, Alger avait par le passé conclu un accord avec la France, pays avec lequel elle réalisait la plus grosse part de ses échanges commerciaux, pour un partage équitable du fret entre les deux rives de la Méditerranée.
Pour développer ce sujet, l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, ce mercredi, le directeur de la Marine marchande et des ports au ministère des Transports, Mohamed Ibn Boushaki.
Ce dernier souligne en préambule que la chute du transport maritime national, un secteur « sensible et important » pour le développement de l’économie, a été provoquée par un « désinvestissement à notre détriment », laissant celui-ci confronté au « diktat de trois compagnies étrangères ».
Depuis, déclare-t-il, « les pouvoirs publics ont réagi », annonçant le lancement d’un programme d’acquisition de navires pour « réhabiliter et renforcer le pavillon national ».
Il précise, ainsi, que la CNAN vient d’acquérir six navires et qu’elle envisage d’en recevoir une dizaine d’autres d’ici 2019, pour permettre, dans une première phase, d’assurer 25% du transport des marchandises par voie maritime. Il indique qu'il s'agit là d'une partie d'une flotte de 27 bateaux que la CNAN escompte recevoir contre un investissement d'un milliard de dollars.
Se gardant de s’exprimer sur les raisons profondes qui ont conduit à la déstructuration du pavillon maritime national, M. Ibn Boushaki rappelle que l’Algérie détenait par le passé l’une des flottes les plus importantes de la Méditerranée.
Par rapport aux sept navires de la CNAN saisis à l’étranger, le représentant du ministère des Transports l’impute à une politique de partenariat « qui a échoué, ajoutant que l’affaire est en contentieux.
S’exprimant par la suite sur le projet de création d’un grand port de commerce, dont il situe la construction à El Hamdania, dans la région de Cherchell. Il précise que cette infrastructure va s’étendre sur 2.000 hectares et disposera de 3,3 km de quais. Elle permettra, ajoute-t-il, de traiter quelque 40 millions de tonnes de marchandises/an.