Plus de 1,151 million d'articles contrefaits ont été saisis par les services des Douanes durant les 9 premiers mois de 2015, contre 586.750 articles saisis sur toute l'année 2014, a indiqué lundi à Alger un responsable à la direction générale des Douanes (DGD).
Selon un bilan présenté par Yazid Ould Larbi, inspecteur divisionnaire des douanes, lors d'un colloque international sur la contrefaçon en Algérie, l'Espagne occupe la première place parmi les pays d'origine des produits contrefaits importés avec plus de 50% des produits saisis, suivis par la Chine (32%) puis d'autres pays comme la Turquie et l'Inde.
Globalement, la plus grande quantité des saisies liées à la contrefaçon durant les 9 premiers mois de 2015 concernent les produits alimentaires (64,41%), suivis par les produits cosmétiques (29,40%), les produits électriques (3,37%), les articles de sports (2,61%), les pièces de rechange (0,19%) et les produits électroménagers (0,03%).
Le total des produits retenus pour suspicion de contrefaçon depuis 2007 à ce jour est de 9,5 millions d'articles, a fait savoir M. Ould Larbi.
Pour raffermir la lutte contre ce phénomène qui prend de l'ampleur en Algérie, un comité interministériel, regroupant les secteurs concernés, avait été mis en place pour élaborer une loi sur la contrefaçon, a indiqué par ailleurs ce responsable.
"Ce projet de loi est actuellement en phase de validation", a-t-il dit.
Présent à cette rencontre, le Secrétaire général du ministère du Commerce, El Hadi Makboul, a estimé que "l'entrée en masse" de produits contrefaits a été favorisée notamment par l'inadaptation, au plan national, des dispositifs de contrôle des produits importés, ainsi que par l'absence d'un réseau moderne de laboratoires d'essais et d'analyses.
"Les capacités humaines et techniques limitées et l'absence de normes constituent autant de facteurs ayant favorisé l'entrée en masse de produits contrefaits et souvent non conformes sur le marché algérien", a ajouté M. Makboul.
Pour faire face à ce phénomène, ce responsable a préconisé l'implication permanente des différents secteurs et institutions concernées, et surtout une véritable volonté de lutte contre ce fléau dans le cadre d'une stratégie nationale basée sur une coordination étroite entre les différents acteurs.
Parmi les actions engagées par le secteur du commerce, M. Makboul a cité la révision et l'adaptation du cadre législatif et réglementaire et le renforcement des capacités humaines de contrôle avec le recrutement de près de 7.000 nouveaux contrôleurs.
Il s'agit, a-t-il ajouté, du projet de réalisation du Laboratoire national d'essai, dont la mise en service est prévue en 2016, et qui devrait consolider la démarche qualité et offrir un outil de contrôle de la conformité des produits.
L'assainissement et l'encadrement du commerce extérieur avec un contrôle mixte plus rigoureux au niveau des frontières en relation avec les services de l'agriculture, des douanes et des impôts et la redynamisation des activités des brigades mixtes figurent aussi parmi les mesures prises par les pouvoirs publics. APS