Les accidents liés au trafic ferroviaire national ont causé le décès de 56 personnes en 2015, dont 46 lors de heurts par les trains, selon un bilan annuel arrêté lundi par la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF).
Ainsi, 78 accidents occasionnés lors de heurts par les locomotives ont été enregistrés durant l'année qui vient de s'achever, causant le décès de 46 personnes et la blessure de 31 autres.
En 2014, 57 accidents similaires ont eu lieu, ayant entraîné la mort de 31 personnes et la blessure de 24 autres, précise à l'APS le directeur de la sécurité ferroviaire, Mourad Tazdait.
Le bilan établi par la SNTF fait ressortir, par ailleurs, la "dangerosité" que représentent les passages à niveau, plus particulièrement ceux non gardés, où pas moins de 76 accidents ont été recensés en 2015 causant le décès de dix personnes et la blessure de 60 autres.
Les passages à niveau gardés par des agents assurant une permanence, jour et nuit, sont moins dangereux avec sept (07) accidents ayant causé des blessures à cinq (05) personnes, contre onze (11) répertoriés en 2014 ayant entraîné le décès de deux (02) citoyens et des blessures à cinq (05) autres.
A la question de savoir si la SNTF envisage de rendre tous les passages à niveau "gardés", M. Tazdait explique "l'impossibilité" de cette éventualité, dans la mesure où le gardiennage est dicté par la fréquence de la circulation ferroviaire.
"Il y a des critères qui définissent la classification d'un passage à niveau. Il en existe 1500 au niveau national, tous ne peuvent pas être gardés et cela est valable partout dans le monde", détaille-t-il, insistant sur la nécessité du respect du code de la route, comme "seul moyen" d'éviter ce type d'accidents.
Par ailleurs, les chutes pendant la marche du train ont occasionné des blessures à 19 personnes en 2015.
Le personnel conducteur et accompagnateur de la SNTF fait, par ailleurs, l'objet d'attitudes d'incivisme déplorables, se manifestant notamment par des jets de pierres ayant atteint 244 actes en 2015, causant des blessures à treize (13) agents et à 12 voyageurs.
Cette proportion est en légère hausse par rapport à 2014 qui a recensé 222 actes similaires ciblant six (06) agents de la SNTF et 22 voyageurs.
Concernant les actes de "malveillance", la SNTF en a recensé pas moins de 164 durant l'année écoulée contre 218 en 2014, soit une légère diminution.
Ces incidents ont ciblé essentiellement les installations électriques (câbles et autres), les signalisations, les moteurs d'aiguillage (commandes), lesquels ont fait l'objet de vol ou de saccage.
Ces données, qui révèlent les risques qu'encourent autant le personnel de la société que les usagers, interpellent sur l'impératif d'une plus grande sécurisation du trafic ferroviaire, d'une part, et sur le respect du code de la route et des signaux y afférents, d'autre part, conclut la SNTF.