Plusieurs pays et organisations internationales ont fermement condamné l'attentat sanglant survenu, jeudi à Zliten en Libye, appelant les Libyens à s'unir face au "terrorisme" et à appliquer d'"urgence" l'accord prévoyant la mise en place d'un gouvernement d'entente nationale.
Cet accord a bien été signé sous l'égide de l'ONU le 17 décembre dernier par des membres des deux Parlements rivaux, l'un installé à Tripoli et l'autre à Tobrouk (est). Il doit être entériné avant le 17 janvier.
Livrée à l'anarchie depuis le soulèvement populaire qui a mis fin au régime de Maamar El-Gueddafi fin octobre 2011, la Libye a connu jeudi un attentat le plus meurtrier depuis cinq ans, qui a fait 56 morts et une centaine de blessés.
L'attaque a eu lieu lorsqu'un kamikaze a fait détoner des explosifs à bord d'un camion-citerne dans le centre de formation de la police à Zliten, à 170 km à l'est de Tripoli.
Cette attaque n'a pas été officiellement revendiquée mais le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI, Daech) a endossé la responsabilité d'un autre attentat suicide qui a tué jeudi six personnes à l'entrée de la ville pétrolière de Ras Lanouf (est).
Les Libyens appelés à "transcender leurs divergences"
A Tripoli, Mohamad Bachir al-Naas, vice-ministre de la Défense, a qualifié l'attentat de Zliten de "crime ignoble". Dans l'Est, le gouvernement internationalement reconnu a lui aussi condamné "un acte terroriste lâche" et appelé à lever l'embargo de l'ONU sur les armes pour pouvoir lutter contre le "terrorisme".
A l'étranger, l'ONU, l'Union européenne (UE), la France, l'Italie et les Etats-Unis ont insisté sur la nécessité pour les Libyens de "s'unir de manière urgente pour combattre le terrorisme", selon les termes de l'émissaire spécial de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler.
Le peuple libyen "a une grande opportunité de mettre de côté ses divisions et de travailler, uni, contre la menace terroriste", a déclaré, pour sa part, la Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, jeudi avant son déplacement à Tunis où elle doit rencontrer ce vendredi de hauts responsables libyens, dont le futur Premier ministre Fayez el-Sarraj, d'après une source européenne.
Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné l'attaque de Zliten ainsi que celles menées récemment par des affiliés du groupe Daech contre des installations pétrolières près de Sidra, dans le centre de la Libye.
"Ces actes criminels rappellent combien il est urgent de mettre en oeuvre l'accord politique libyen et de former un gouvernement d'entente nationale.
L'unité est la meilleure façon pour les Libyens de faire face au terrorisme sous toutes ses formes", a-t-il ajouté.
Pour l'Algérie qui privilégie la solution politique au conflit libyen, l'attentat de Zliten "confirme la dérive sécuritaire qui menace ce pays en l'absence d'institutions crédibles et représentatives, aggravant ainsi le chaos qui profite au seul terrorisme", a indiqué jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
L'Algérie "réitère son appel pressant à tous les Libyens en vue de transcender leurs divergences et de faire prévaloir les intérêts suprêmes de leur pays par une adhésion totale à l'Accord politique et à se joindre, pour ceux qui ne l'ont pas fait, au processus politique conduit par les Nations unies pour permettre à la Libye le recouvrement définitif de la paix, de la sécurité et de la stabilité".
Elle "rappelle l'urgente et impérieuse nécessité de mise en place d'un gouvernement d'union nationale, seul à même de préserver l'unité, l'intégrité territoriale de la Libye, sa souveraineté et la cohésion de son peuple...", selon le texte.
APS