Affaire Sonatrach I : les entreprises impliquées nient les charges retenues contre elles

Les représentants des groupes italien Saipem Contracting Algeria, et algéro-allemand Contel Funkwerk ainsi que de la SARL Contel Algérie impliquées dans l'affaire Sonatrach I ont nié lundi devant le tribunal criminel d'Alger les charges retenues contre ces entreprises et relatives notamment à la surfacturation et à la corruption lors de la passation de marchés publics avec Sonatrach.

Les représentants de ces personnes morales ont nié lors de leur audition par le président du tribunal, au 12eme jour de ce procès, "avoir bénéficié de l'influence d'agents travaillant dans une entreprise à caractère commercial et industriel pour remporter des marchés".

Lors de l'audition du directeur général du groupe italien Saipem Contracting Algeria, Massimo Galipoli sur la transaction relative au projet de réalisation d'un gazoduc entre l'Algérie et la Sardaigne (Italie), celui-ci a affirmé que les coûts élevés fixés pour cette transaction s'expliquent essentiellement par le relief accidenté qui caractérise le tracé du viaduc et l'insécurité dont souffrait l'Algérie à l'époque.

Le groupe avait répondu à l'offre de négociation avec Sonatrach pour réduire de 15% les coûts de la transaction, étant un projet "très important" pour l'Italie, à même d'alimenter la région de la Sardaigne en Gaz naturel, a-t-il indiqué.

En dépit du gel des comptes du groupe par le juge d'instruction, "le groupe a poursuivi la réalisation de ce projet jusqu'a sa finalisation avec ses propres moyens", a-t-il rappelé.

A une question posée par le magistrat sur l'existence de documents comptables au sein du groupe sur les salaires perçus par Meziane Mohamed Redha, en sa qualité de consultant auprès du groupe ainsi que sur le crédit qu'il a obtenu du groupe, estimé à 40 millions de dinars, M. Galipoli a souligné que "le groupe détient tous les documents juridiques relatifs aux salaires versés par le groupe à Meziane Mohamed Redha. Par contre, "il n'y a aucun acte notarié sur le crédit accordé par le groupe à Meziane Mohamed Redha". 

Il a précisé qu'il avait été nommé à la tête du groupe début 2016 et que les faits remontaient à l'époque de l'ancien directeur général du groupe, Tullio Orsi, soulignant que "ce dernier s'est retiré du groupe sans procéder à la passation des fonctions".

Le crédit accordé à Meziane Mohamed Rédha est un "prêt personnel entre lui et Tullio Orsi" qui n'a "rien avoir avec le groupe".

Le représentant du groupe algéro-allemand Contel Funkwerk, Thomas Thalhammer, désigné à la tête du groupe le 1 août 2009 a nié et la hausse des prix lors de la passation des marchés publics avec Sonatrach et le versement de pots-de-vin.

Il a rappelé que le groupe a été créé sur "proposition" de Sonatrach en 2005 pour la réalisation de projets dans le sud algérien en vue de "sécuriser les installations industrielles". Il s'agit d'une "entreprise provisoire qui est dissoute une fois les projets terminés. Elle ne détient ni capital ni bénéfices donc elle ne peut en aucun cas verser des pots-de-vin".

Il a justifié la hausse des prix du marché par le fait que le groupe ait fait une offre en dinars contrairement aux autres entreprises étrangères qui ont fait leurs offres en devises. Avec la dévaluation du dinar, a précisé M. Thalhammer, les pertes ont été endossées par le groupe et non par Sonatrach.

Le juge d'instruction, a-t-il fait rappeler, avait procédé en 2010 au gel des comptes du groupe d'où l'arrêt, à ce jour, des travaux relatifs à la généralisation du système de contrôle électronique au niveau de la base de vie du 24 février 1971 (Hassi Messaoud).

Pour le représentant juridique de la SPA Contel Algeria, Abderrahim Fertasse, tous les contrats conclus par la société dans le cadre des marchés publics avec Sonatrach ont été passés dans la "transparence" conformément à la législation et lois en vigueur en Algérie.

A une question du juge, Mohammed Reggad, sur les montants découverts dans les compte du DG de Contel Algeria, Al Ismail Mohamed Réda Djaafar, Fertasse a répondu qu'il s'agit d'un "agissement de Al Ismail commis en son nom et ne pouvait être mis sur le compte de la société". 

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