Le 26ème sommet de l’Union africaine dont les travaux ont pris fin dimanche à Addis-Abeba, a été l’occasion pour l’Algérie de réaffirmer, une fois de plus, les principes cardinaux qui constituent le socle de sa diplomatie depuis le recouvrement de sa souveraineté nationale en 1962.
La diplomatie algérienne qui s’est déployée sur tous les fronts dans la capitale éthiopienne, a permis de faire triompher les positions que l’Algérie a toujours défendues concernant les questions de paix et de sécurité, de développement et des droits de l’homme.
Au sujet des crises et conflits qui rongent le continent, l’Algérie qui a toujours rejeté la solution de l’intervention militaire en privilégiant plutôt le règlement pacifique et politique par la voie du dialogue et de la concertation, n’a pas manqué de faire entendre sa voix devant les dirigeants africains en affirmant que tous les conflits peuvent être résolus sur la table des négociations, loin des guerres destructives.
C’est le cas notamment en Libye où l’Algérie qui a œuvré, depuis le début de la crise dans ce pays, à rassembler les différentes parties en conflit, s’est félicitée de la signature de l'accord politique permettant la constitution d’un gouvernement d’union nationale et la mise en place d’institutions démocratiques et pérennes, soulignant que cet accord est la seule voie à suivre et qu’aucune autre initiative ne devrait être entreprise.
La volonté politique des leaders africains de combattre le terrorisme, a été fortement appuyée par l’Algérie qui a mis son expérience en matière de lutte contre ce phénomène étranger aux valeurs musulmanes, au service de l’Afrique pour renforcer ses capacités dans ce domaine.
Parmi les actions préconisées à ce propos, il a été souligné l’importance de mettre en place un système de prévention structurelle et d’alerte précoce en vue de rehausser l’efficacité de la coopération africaine en tant que composante de la stratégie globale des Nations Unies en matière de lutte contre le terrorisme.
L’Algérie a également mis en relief l’importance d’une mobilisation diplomatique accrue au niveau international en faveur de la criminalisation du paiement des rançons pour la libération d’otages, ainsi que pour l’adoption d’un instrument juridique international contraignant, destiné à permettre le tarissement de toutes les sources de financement du terrorisme.
L’Algérie a, en outre, appelé en renforcement des capacités du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme, dont le siège est implanté à Alger.
Droits de l’homme : des avancées significatives
Au sujet des droits de l’homme, thème central du sommet d’Addis-Abeba, l’Algérie a mis en avant les avancées "significatives" accomplies dans ce domaine, plus précisément en ce qui concerne la promotion des droits de la femme.
Il s’agit d’un acquis important qui sera renforcé dans le cadre de la nouvelle révision de la Constitution, laquelle accorde davantage d’espaces démocratiques et assoie une gouvernance performante, s'insérant dans la dynamique globale des vastes chantiers de réformes lancées par le président de la République.
Cette révision renforce également les droits de troisième génération comme le droit à la culture, à l’environnement, à la liberté d’entreprise et aux libertés académiques et donne la possibilité au citoyen-justiciable de saisir le Conseil Constitutionnel pour invoquer une disposition législative susceptible de porter atteinte à ses droits et libertés garantis par la Constitution.
La création d'une haute instance permanente indépendante de surveillance des élections dans le but d'entourer les scrutins de transparence et d'impartialité, ainsi que la mise en place d’un conseil national des droits de l’homme, chargé d’assurer les missions de surveillance, d’alerte précoce et d’évaluation en matière de droits de l’homme, traduit la volonté de l’Etat à placer la dignité humaine au centre de ses préoccupations et à en faire une priorité absolue.
Au chapitre de la réforme des Nations Unies, l’Algérie s’est engagée en faveur d’une position africaine commune qu’elle s’attèle à "promouvoir dans tous les fora bilatéraux et multilatéraux".
Considérant cette question comme une "importance stratégique", l’Algérie estime que cette réforme appelle une "action unifiée et coordonnée" de l’UA afin de promouvoir les "revendications légitimes" de l’Afrique visant à décrocher un siège permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
S’agissant, par ailleurs, de la problématique du changement climatique, l’Algérie s’est prononcée en faveur d’une action "renforcée et solidaire" de la coopération internationale, tout en étant "convaincue" que l’accord de Paris "répond aux principales préoccupations de toutes les parties, de manière juste, équilibrée et en conformité avec les principes de la Convention de Durban".
Pour ce faire, la mobilisation de l’Afrique doit être "entière et indéfectible", recommande l’Algérie, même s’il s’agit du continent le moins pollueur mais victime de ce phénomène.