L’Algérie a réitéré, par la voix de son chef de la diplomatie Ramtane Lamamra, sa non ingérence dans le conflit libyen, affirmant que les efforts algériens quand à aider la constitution d’un gouvernement d’union nationale se poursuivent.
« Après ce qu’a vécu le peuple libyens frères et moult expériences, il est temps que chaque partie assume ses responsabilités historiques qui résident à résoudre le conflit sans entrainer la Libye et la région dans une autre catastrophe », a indiqué le ministre des Affaires étrangères et la Coopération Ramtane Lamamra.
Il a expliqué que l’intervention militaire dans ce pays n’a donné que chaos, tout en martelant que l'Algérie "ne sera pas entraînée dans une aventure militaire en Libye ou ailleurs", soulignant la nécessité d'un règlement pacifique de la crise libyenne.
Dans une déclaration à la presse à l'issue de ses entretiens avec son homologue angolais, M. Lamamra a affirmé qu'"il n'y a aucune chance pour que l'Algérie soit entraînée dans une aventure militaire en Libye ou ailleurs", soulignant que l'Algérie a toujours insisté, dans ses concertations avec les acteurs internationaux, sur la nécessité d'un règlement pacifique de la crise libyenne.
Il a en outre soutenu que "les aventures militaires n'ont aucune chance d'aboutir au règlement de ce problème ni dans l'immédiat ni à long terme", ajoutant que "toute autre intervention militaire en Libye engendrera davantage de destruction et de pertes humaines".
"L'Algérie respecte le droit de la Libye d'instaurer le régime qu'elle juge adéquat pour son peuple", a encore souligné M. Lamamra ajoutant que le rôle de la communauté internationale est d'"oeuvrer avec tout son poids, afin d'aboutir à un règlement pacifique et consensuel à commencer par la formation d'un gouvernement d'entente nationale qui tarde à venir".
Concernant la décision du Conseil de coopération du Golfe de considérer le Hezbollah libanais comme étant une "organisation terroriste", M. Lamamra a rappelé la position de l'Algérie concernant le principe de non ingérence dans les affaires internes des pays, affirmant qu'il s'agit d'"un mouvement politico-militaire qui active sur la scène politique interne au Liban".
"Nous devons dans le même temps respecter la Constitution du Liban et les dispositions sur lesquelles repose la coexistence dans ce pays", a-t-il poursuivi, précisant que l'Algérie met en avant le principe de non ingérence dans les affaires internes concernant la situation au Liban.
Répondant à une question sur les prisonniers algériens dans les prisons irakiennes, M. Lamamra a appelé "à ne pas jeter de l'huile sur le feu concernant les questions sensibles" soulignant que ce dossier comporte plusieurs dimensions dont celle humanitaire.
"Il y a une justice et il existe des lois, outre le respect de la souveraineté de l'Irak en tant que pays frère confronté l'agression de l'organisation terroriste "Daech" et qui pourrait prendre des mesures pour se défendre et défendre son peuple", a-t-il soutenu affirmant qu'aucun "jugement sur la légitimité ou la pertinence de ces mesures ne peut être porté".
"Des discussions et des actions diplomatiques sont en cours entre les deux pays et devront permettre de trancher ce dossier", a-t-il dit avant de conclure "soyons patients et attendons que l'Irak parachève sa procédure juridique pour aboutir à un résultat positif mettant un terme à cette question".