Plus d'un million de personnes dans l'attente d'une greffe rénale

La communauté internationale célèbre aujourd’hui (10 mars) la journée mondiale du rein. Le thème choisi cette année concerne les maladies rénales chez l'enfant et leur dépistage précoce. En Algérie, seules 1.000 personnes ont bénéficié de greffe rénale depuis 1986. Un chiffre dérisoire de l’avis des spécialistes qui estiment à plus de 1 million le nombre de malades en attente d’une greffe rénale.  

L’hémodialyse en centre, ou «rein  artificiel », coûte en Algérie trois fois plus cher que la dialyse péritonéale et cinq fois plus cher que la transplantation rénale. «L’hémodialyse en centre a coûté en 2014, à l’Etat, plus de 300 millions d’euros pour 20.000 malades. En 2015, les dépenses ont atteint 450 millions d’euros », affirme Farid Hedoum, chef de service néphrologie à l’hôpital Mustapha Bacha à Alger.

Il faut savoir qu'« un patient traité par dialyse péritonéale coûte à l’Etat 6.500 euros par an et celui pris en charge dans un centre d’hémodialyse coute 19.000 euros par an», précise-t-il.

« 80 % des familles refusent le prélèvement sur cadavre »

Farid Hedoum souligne que sur cinq millions d’Algériens atteints de cette pathologie, souvent identifiée tardivement, un quart d'entres eux sont au stade final et attendent une greffe pour leur sauver la vie. Le pire c’est qu’ils ne trouvent pas facilement de donneurs.

Un sérieux problème qui a poussé les spécialistes à tirer la sonnette d’alarme. Ils souhaitent élargir et améliorer l’accès à l'explantation rénal en allant vers le prélèvement sur cadavre. « Nous nous sommes attelé à cette tâche au CHU de Mustapha Bacha depuis 9 mois. La difficulté que nous rencontrons, c’est qu’il n'y a pas assez de sensibilisation en direction des familles qui refusent. Le taux de refus est très élevé, puisqu’il dépasse les 80 % », regrette Farid Hedoum.

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