"Life is Waiting" où la résistance pacifique du peuple sahraoui projeté à Londres

Le documentaire "Life is Waiting" (la vie attend), sur la résistance et le militantisme culturel du peuple du Sahara occidental face à la violence quotidienne sous l’occupation marocaine, a été projeté mercredi soir à Londres.

Des dizaines de militants des droits de l’homme et sympathisants de la cause sahraouie, ont pu suivre le documentaire, réalisé en 2015, qui a porté la voix d’artistes sahraouis appelant à l'arrêt de la répression et la spoliation de leur terre, leur identité et leurs richesses.

Grace à son documentaire d'une durée de 59 minutes, accentué par une musique lyrique et des poèmes, la cinéaste brésilo-américaine Iara Lee Life, née au Brésil, naturalisée américaine et d’origine coréenne, a réussi a faire passer son message sur la juste cause sahraouie dans son aspect humain et culturel.

Rappelant l’historique de la dernière colonie d’Afrique le film montre la souffrance du peuple sahraoui durant plus de 40 ans, par la voix d’artistes et intellectuels sahraouis pour sensibiliser l’opinion internationale en transmettant un message de la lutte pacifique du peuple sahraoui.

Dans "life is waiting" des artistes sahraouis, poètes, comédiens, calligraphes, chanteurs, et cinéastes ont témoigné du rôle de la culture dans la lutte contre l’oppression et la privation de libertés. 

L’aspiration à la liberté, à la dignité et à l’indépendance, chantée par un jeune rappeur sahraoui, est exprimée par la voix d’une maman affirmant "mes enfants peuvent vivre orphelins mais pas sans dignité".

La militante sahraouie Aminatou Haider ainsi que des activistes internationaux amis de la cause sahraouie, de nationalités, canadienne, européenne et autres, se sont exprimés dans le film, pour dire que la vie ne doit pas attendre plus longtemps pour le peuple sahraoui qui n’a que trop souffert. 

Des artistes ont attesté, preuves à l’image,  des  tortures marocaines, pour avoir eu le courage de dénoncer l’injustice et la répression de l’occupant parmi ont avoué avoir été contraints à l’exil.

Le film traite également des manifestations culturelles visant à lutter contre les tentatives marocaines d’effacer la culture sahraouie et des différentes expression de l’attachement du peuple sahraoui, à sa langue Hassania, ses traditions ancestrales, telle que sa tente, ses poèmes et à la beauté du désert, reflétée par les images.

Lors du débat qui a suivi la projection du documentaire, l’accent a été mis sur la dimension culturelle du combat sahraoui qui peut être tout aussi efficace, que le discours politique, qui "parfois banalisé, semble ne plus suffire pour mobiliser autour de la cause sahraouie", selon le poète sahraoui, Hamza Lakhel.

Vivant dans les territoires occupés, Hamza a évoqué des spécificités de la culture sahraouie, estimant que la cause du Sahara occidental a besoin de tous les moyens pour faire passer les messages et faire connaître sa lutte.

"La machine de la propagande marocaine qui fonctionne partout et sans arrêt pour  véhiculer des messages erronés sur notre réalité, et le black out marocain sur les médias, imposent une réaction à même de les affronter", a affirmé l’artiste.

De son coté, Brahim Buhaia, militant et cinéaste des camps des réfugiés à Tindouf, actuellement étudiant à Londres, a parlé du rôle "extraordinaire, primordiale et unique au monde" de la femme sahraouie dans la résistance et la préservation de la culture. 

"La culture peut s’avérer parfois plus forte pour véhiculer un message politique", a-t-il dit.

La présidente du Sahara Resource Watch Western (WSRW), Johanna allan, considère pour sa part aussi que c’est important de montrer tous les aspects de la lutte sahraouie et d’user de tous les moyens pour mobiliser et faire connaître la réalité au monde, à savoir l'occupation par le Maroc, depuis 40 ans, du Sahara occidental spoliant les ressources d’un peuple qui ne demande que sa liberté.

Le film, déjà présenté dans plusieurs festivals dont la 6ème édition du festival international du cinéma d'Alger, sera projeté dans d’autres villes du Royaume Uni  jusqu’à fin mars

APS

Culture, Cinéma