Marché du médicament : les pharmaciens revendiquent l’introduction d’un nouveau barème de remboursement

Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens

L’introduction d’une nouveau modèle de remboursement des médicaments ne cesse d’être réclamée par les propriétaires d’officines. Pour expliquer les raisons de cette revendication, L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, ce jeudi, le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.

Pour M. Lotifi Benbahmed, l’idée préconinée est de parvenir à rationaliser les dépenses en produits médicamenteux et à en maîtriser les coûts, sans pour autant remettre en cause la sécurité sanitaire des populations.

Il signale que des médicaments, dont on considère que le service médical est faible, ne sont désormais plus remboursés alors que les prix de certains autres continuent à l'être, mais sur la base de leur générique le moins cher.

L’intervenant précise que 138 remèdes possèdent un nouveau tarif de référence et que 30 autres ont été « dé-remboursés ».

Si, poursuit-il, ces mesures sont susceptibles de contribuer à faire faire des économies à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas), elles  entrainent, dit-il, une baisse des revenus de la chaine du médicament, entendre par là la profession des fabricants et celle des pharmaciens.

Si par le passé, explique-t-il, les baisses des prix des traitements étaient largement compensés par l’accroissement du marché, induit notamment par l’introduction de la carte Chifa, « aujourd’hui que celui-ci stagne, ou baisse légèrement », les pharmaciens en subissent les contrecoups sur leurs revenus.

Pour régler cette question, l'invité milite en faveur d’une approche globale. Il propose, ainsi, de rationnaliser, autant l’investissement dans le secteur de la production de médicaments que l’enregistrement et le remboursement.

L’objectif de l’Etat de maîtriser les dépenses consenties pour certains produits pharmaceutiques, notamment ceux de confort devrait, ajoute-t-il, tendre à assurer leur qualité, leur traçabilité, et en même temps, les marge de rémunération des différents acteurs du médicament, dont il affirme qu’elles sont parmi les plus faibles dans le monde.  

Selon lui, ils sont 30 à 40% les pharmaciens, parmi les 9.000 en activité à travers l’Algérie, à être « en difficulté », avec des conséquences sur la qualité de leurs services, le rôle qu’ils peuvent jouer en matière de santé publique mais aussi les dérives auxquelles une telle situation peut les entrainer (vente de produits illégaux notamment).  

 

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