La présidente brésilienne Dilma Rousseff a annoné lundi qu'elle allait se battre contre le vote des députés en faveur de sa destitution dimanche soir lors de la deuxième manche au Sénat.
"Je me sens indignée par cette décision, victime d'une profonde injustice", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse lundi à Brasilia.
"Mais je ne me laisserai pas abattre, le combat ne fait que commencer. J'ai le courage, la force nécessaire pour affronter cette injustice", a ajouté Mme Rousseff.
Un vote à la majorité simple des sénateurs (41 sur 81), prévu en mai, suffirait à prononcer sa mise en accusation pour "crime de responsabilité" et à l'écarter du pouvoir pendant au maximum six mois en attendant le jugement final.
Selon les enquêtes effectuées auprès des sénateurs par les grands quotidiens, l'opposition compte déjà sur un nombre suffisant de votes.
Mme Rousseff verrait alors son ancien allié centriste et désormais rival, le vice-président Michel Temer assumer immédiatement ses fonctions par intérim.
Mme Rousseff a rappelé que les tours de passe-passe budgétaires qui lui sont reprochés "ont été pratiqués par tous les présidents avant moi et ont été considérés légaux".
"On me réserve un traitement qui n'a été réservé à personne", s'est-elle insurgée, soulignant qu'il ne pesait sur elle "aucune accusation d'enrichissement illicite" et qu'elle n'avait "pas de comptes à l'étranger".