Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, M. Tayeb Louh a souligné mercredi à New York la nécessité de réduire l’offre de drogue en mettant en exergue les mesures de lutte contre la criminalité liée aux stupéfiants.
En coprésidant une table ronde sur la réduction de l’offre de drogue tenue à l’occasion de la session extraordinaire de l’ONU sur le problème mondial de la drogue, le ministre a convié les intervenants à aborder les moyens de limiter la consommation croissante de nouvelles substances psychotropes.
M. Louh a indiqué qu’il était primordial de rendre responsables les unités chargées des enquêtes sur le trafic de drogue, et de mettre en commun les expériences pratiques optimales.
Il a également estimé qu’il fallait réfléchir à la question des paradis fiscaux largement utilisés dans le blanchiment d’argent issu du Trafic de drogue.
M. Louh a considéré que ce trafic est une importante source de financement du terrorisme qu’il faut assécher.
Abondant dans le même sens, le Ministre des affaires étrangères du Japon, M. Seiji Kihara, a expliqué que le trafic des stupéfiants est l’une des formes traditionnelles de criminalité organisée qui porte atteinte aux activités économiques et à la croissance.
Selon lui, le lien croissant entre le trafic de drogue et le terrorisme déstabilise encore plus l’équilibre international. Pour sa part, le Japon pénalise le commerce et la consommation des drogues et prône une application stricte des lois, même pour les consommateurs, afin d’assurer la dissuasion.
De son côté, le Secrétaire d’Etat adjoint aux affaires étrangères des Etats-Unis, M. William Brownfield, a précisé qu’il fallait distinguer les victimes et les grands trafiquants.
Arrêter seulement les "mules" n’est pas la solution, selon Brownfield qui a plaidé pour l’encouragement des traitements médicaux et la réhabilitation.
Une telle approche va permettre aux forces de l’ordre de se concentrer sur les trafiquants violents, a poursuivi le responsable américain qui a suggéré des politiques intelligentes de lutte contre les drogues pour persuader les agriculteurs de réduire l’offre en optant vers des cultures alternatives.
Depuis plus de 10 ans, le Japon est venu en aide à l’Afghanistan pour réduire la production d’opiacés, malgré l’implication croissante des Taliban dans la culture de pavot, en proposant aux agriculteurs pauvres des cultures alternatives, comme les roses.
Le blanchiment d’argent issu de la drogue est devenu une menace mondiale, s’est inquiété le Vice-Directeur du Département contre le blanchiment d’argent du Service fédéral de surveillance de la Fédération de Russie, M. Konstantin Gobrusenko.
Seulement 0,5% des profits de la drogue sont confisqués, le reste de l’argent sale s’infiltre presque dans son intégralité dans le système financier mondial, grâce à des formules sophistiquées sur Internet et de nouveaux moyens de paiement, a-t-il expliqué.
Gobrusenko a proposé de coordonner les activités des services de renseignements au niveau international afin de mener des enquêtes sur les flux financiers liés à la drogue.
Le Pakistan, par exemple, a gelé des millions de dollars appartenant à des trafiquants et démantelé 28 réseaux internationaux, selon son représentant qui est intervenu au cours de cette table ronde.
Préoccupée par l’augmentation de la culture du cannabis dans sa région, la représentante du Nigeria s’est dite "opposée aux politiques de légaliser le cannabis", menée par plusieurs pays.
APS