Le développement des nouvelles Technologies déshumanise l'homme et le rend moins libre

Avec l'avancée rapide des technologies, l'Homme est devenu de plus en plus « un support d'information », qui perd peu à peu une partie de sa liberté sans même s'en soucier, regrette le philosophe Français, Jean-Michel Besnier.

Se définissant comme humaniste, ce professeur de philosophie à la Sorbonne, spécialiste au Centre national de la recherche scientifique, aimerait que les citoyens se saisissent de ces questions pour tenter de s’imposer des limites.

« Nous sommes, dit-il, rentrés dans une nouvelle ère liée à l'accélération des progrès scientifiques et techniques. L'informatique, matrice de ces changements, s'applique désormais à tous les secteurs.

« Nous sommes, regrette-t-il, de plus en plus entourés de machines supposées nous faciliter la vie. La voiture autonome, par exemple, censée améliorer la circulation, la sécurité, et nous redonner du temps ».

Pour lui, l'Homme est de plus en plus dépossédé de l'initiative, n’est plus aux commandes de grand chose et de ce fait n'est plus responsable. « Il devient moins libre, donc moins moral et se comporte de plus en plus comme une machine. Cela ouvre la voie à une déshumanisation »

Il considère que face à cette perspective, une partie de l'humanité se dit que c'est tant mieux si les humains sont dépossédés, car ils ont produit des désordres écologiques et des monstruosités. « Les transhumanistes, qui espèrent à terme affranchir l'Homme de la souffrance et de la mort, se rangent dans cette catégorie ».

Ce philosophe considère qu’il existe deux types d’humanité : « celle dont je fais parti qui estime que nous sommes des êtres mortels et avons la possibilité d'intervenir sur notre destin, et celle déshumanisante qui n'accorde plus d'intérêt à la question de la dignité humaine et à celle de la liberté ».

 Il relève, d’autre part, qu’il existe une humanité à deux vitesses : celle des nantis qui utiliseront les technologies de transformation, d'augmentation et  d'immortalisation et celle des « autres » qualifiés de « chimpanzés du futur », une sous-humanité qui n'aura pas suivi la voie de « l'homme augmenté ».

Jean-Michel Besnier affirme rêver d'une situation où les citoyens seraient capables d'avoir suffisamment l'intelligence de ce qui est en train de se produire, pour pouvoir imposer un certain nombre de modalités et de régulations « aux politiques, aux économies, aux financiers et aux industries ». 

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