La culture était la force «douce» que le stratège Massinissa, le roi de Numidie, favorisait pour préserver et renforcer son territoire, ont considéré, dimanche à Constantine, les participants au colloque international sur «La Numidie, Massinissa et l’histoire».
Guerrier, économiste et politicien de renommée, Massinissa était aussi un «homme de culture qui a œuvré sans répit pour la conservation de la culture punique», se sont accordés à dire les participants aux travaux du deuxième jour de ce colloque, soulignant l’importance de la culture dans le développement et l’épanouissement des peuples.
Allié des Romains, Massinissa était un «fidèle» conservateur de la culture de son peuple, ont considéré des experts et spécialistes en histoire qui ont appelé les responsables concernés à «vénérer» la culture pour permettre un «avenir serein et solide».
La politique culturelle de Massinissa a permis «la fourniture d’un mobilier archéologique aussi riche que varié» que l’on considère aujourd’hui comme une des «fiertés» des populations du nord d’Afrique, a considéré Kahina Boussaid, de l’Ecole doctorale d’archéologie de l’université de Paris (France), appelant à une «prise de conscience générale» sur l’importance de la culture dans le processus de développement des peuples et des nations.
Insistant sur l’importance de «nous approprier notre histoire», jusque-là contée et développée par des chercheurs étrangers, Mourad Betrouni, représentant du ministère de la Culture, qui a salué les efforts de recherche et de fouille menées par les jeunes chercheurs algériens, a souligné l’importance des technologies de l’information et de communication (TIC) dans la réussite de cet élan d’appropriation de l’histoire antique de l’Algérie.
M. Betrouni qui a appelé à la multiplication de ce genre de rencontre a insisté sur «l’urgence de rassembler une nouvelle banque de données basées sur la géographie, l’histoire et les découvertes archéologiques» devant permettre «une restitution juste et réelle de l’histoire et de la mémoire collective».
Recommandation pour la constitution d’un groupe de travail algéro-tunisien sur la civilisation numide
La récupération de copies, ou moulages du patrimoine commun (algérien et autres pays) et la constitution d’un groupe de travail algéro-tunisien sur la civilisation numide figurent parmi les principales recommandations retenues dans ce colloque devant être clôturé lundi par une excursion des participants dans divers sites archéologiques de Constantine.
Organisé à l’initiative du Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH), ce colloque de trois (3) jours a regroupé des experts et spécialistes algériens, italiens, tunisiens et français.