À l'instar des autres pays, l'Algérie célèbre aujourd'hui, la Journée internationale de l'enfant qui vise à attirer plus d'attention sur la protection, l'éducation et le bien-être des enfants.
Malheureusement, ces dernières années, la violence contre les enfants en Algérie prend des proportions alarmantes. Le bilan établi par Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) fait froid dans le dos. Rien que pour l’année 2016, plus de 10 000 cas de maltraitance des enfants on été enregistrés. Un chiffre qui « ne reflète pas la réalité vu l’absence des statistiques fiables », estime, Mustapha Khiati, président de la FOREM.
Pour lutter contre ce phénomène, l’arsenal juridique a été renforcé récemment. « Plusieurs avant-projets de textes d'application ont été aussi, élaborés par le ministère de la Justice en collaboration des représentants de plusieurs départements ministériels concernés par ce dossier, particulièrement, le ministère de la Solidarité nationale », dira Habiba Keddar, directrice de la protection et de la promotion de l'enfance et de l'adolescence et des programmes de solidarité envers les jeunes.
Vers la création des centres spécialisés de protection de l'enfant
Il s'agit particulièrement, a-t-elle dit, des projets de textes portant sur "la création des centres spécialisés de protection de l'enfant, la création des services en milieu ouverts, les conditions d'éligibilité de la famille digne de confiance ainsi que le dispositif de signalement".
Par ailleurs, les programmes du ministère de la Solidarité nationale pour la protection des enfants vulnérables ou en situation de danger, portent également sur le lancement prochain d'un plan d'action pour la lutte contre les violences sexuelles faites aux adolescents.
Mme Keddar a précisé que cette mesure s'inscrit dans le cadre des programmes de prévention cohérents mis en place par l'Algérie pour lutter contre toutes les formes de violence à l'égard des enfants dans lesquels la société civile est fortement impliquée.
Dans ce cadre, elle a souligné que des "progrès considérables ont été réalisés", grâce à la promulgation de la loi n°14-01 du 04 février 2014 modifiant et complétant l'ordonnasse n°66-156 du 08 juin portant code pénal.
La promotion des droits de l'enfant constituent l'une des préoccupations des pouvoirs publics
Mme Keddar a noté que la protection et la promotion des droits de l'enfant constituent l'une des préoccupations majeures des pouvoirs publics, ajoutant que cet intérêt se traduit par les politiques sociales, économiques et culturelles menées par l'Etat pour la prise en charge des besoins fondamentaux de l'enfant en vue de lui assurer un plein épanouissement".
Elle a affirmé que la question de la promotion de l'enfant, implique toutes les institutions, composantes de la société et organisations représentatives dans l'élaboration dudit plan d'action.
"Les questions liées à la sécurité de l'enfant, son développement et son bien être constituent le principe de ce plan, tracé avec des objectifs qui s'intègrent dans la stratégie de développement national", a-t-elle dit.
"La mise en place de mesures appropriées de protection, d'éducation et d'insertion de tous les enfants particulièrement les enfants aux besoins spécifiques (handicapés ou en difficultés) en collaboration avec tous les secteurs concernés par le volet de la protection de l'enfant", a-t-elle ajouté.
A ce sujet, elle a mis en avance les mesures nécessaires pour garantir à tous les enfants notamment la catégorie des handicapés, leurs droits particulièrement à une éducation de qualité, inclusive et équitable et non discriminatoire afin de leur offrir les possibilités d'apprentissage.
La loi n°02-09 du 08 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées définit les mécanismes de prévention, de dépistage précoce pour une meilleure prise en charge, un enseignement visant l'inclusion scolaire en milieu spécialisé ou ordinaire, rappelle-t-on.
Mme Kerra n'a pas manqué d'évoquer les efforts déployés en matière de prévention contre toute forme de maltraitance et de violence à l'encontre des enfants, mettant en exergue, le plan d'action pour la prévention des fléaux sociaux, comme la maltraitance et l'exclusion mis en oeuvre par les différents intervenants sociaux dans le cadre de la politique de la protection de l'enfance.
Un projet d'un guide d'accompagnement de la famille kafila a été déjà élaboré
Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme s'atèle à renforcer le dispositif législatif et social de protection de l'enfant par l'élaboration notamment d'un projet de guide d'accompagnement de la famille kafila, la révision des modalités de création des crèches et garderies.
Un projet d'un guide d'accompagnement de la famille kafila a été déjà, élaboré par le ministère de la Solidarité dans le cadre de la protection de l'enfant, a-t-on appris auprès du ministère.
"Un projet d'un guide d'accompagnement de la famille kafila a été préparé par le ministère avec la mise en place d'un système de suivi de l'enfant privé de famille placé en milieu familial (post kafala), a indiqué Habiba Keddar.
Ce guide a pour but d'expliquer les procédures de la kafala et d'éviter les rejets de ces enfants après leur placement en milieu familial, en vue de garantir leur protection.
Dans ce même contextes, elle fait savoir qu'un autre projet de texte, relatif celui-là, à la révision des modalités de création des crèches et garderies, a été également élaboré.