L’Union européenne (UE) a exprimé jeudi ses inquiétudes face à la situation tendue dans la zone tampon d’Alguergarat au sud-ouest du Sahara occidental, rappelant que l'UE soutient les efforts déployés par l'ONU pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui.
"Les récentes tensions qui se sont développées dans l'étroite zone tampon dans le sud-ouest du Sahara occidental représentent une évolution inquiétante", a déclaré à l’APS une porte-parole de la Commission européenne.
Elle a rappelé, à ce titre, que l'"UE a, à plusieurs reprises, exprimé ses préoccupations au sujet de la longue durée de ce conflit et au sujet de ses implications sur la sécurité et le respect des droits de l'Homme dans la région", soulignant que l’Union "demande à toutes les parties de renoncer à la violence".
"L'UE soutient les efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l'ONU", a-t-elle encore ajouté.
Les eurodéputés Paloma Lopez et Javier Couso ont exhorté mercredi l’UE à prendre les mesures nécessaires pour soutenir la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) et mettre fin aux violations du cessez-le-feu et des droits de l’homme par le Maroc.
Dans une question écrite adressée à la Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, les députés européens Paloma Lopez et Javier Couso ont interpellé la Commission européenne sur les mesures qu’elle "prendra pour soutenir les efforts de la MINURSO dans la région et faciliter l’organisation du référendum d’autodétermination".
Les deux députés européens ont également invité l’UE à prendre position par rapport aux "violations répétées des droits de l'homme et du cessez-le-feu par le Maroc" au Sahara Occidental.
L'évolution de la situation au Sahara occidental, ont-ils poursuivi, "montre clairement l'incapacité du Conseil de sécurité et de la MINURSO à faire respecter le cessez-le-feu et à organiser un référendum d’autodétermination".
Déplorant "le manque de fermeté de la part de la communauté internationale" face aux récents développements dans la région, ces eurodéputés ont estimé que cette attitude "encouragera le Maroc à poursuivre son agression contre le peuple sahraoui".
Ils ont rappelé, à ce titre, que le Front Polisario, a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies pour "dénoncer les incursions marocaines" et l’exhorter à "intervenir d’urgence" face aux violations marocaines du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, mais aussi pour demander l’arrêt de la réalisation d’une route.
Dans une lettre adressée récemment au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le Front Polisario a informé l’ONU qu'"en date du 11 août 2016, les forces d'occupation marocaines ont procédé au Sahara occidental et à plusieurs reprises, à traverser le mur militaire marocain vers la zone Alguergarat, située dans le secteur de la 1ère région militaire sahraouie."
Les eurodéputés Paloma Lopez et Javier Couso ont mis en exergue, par ailleurs, la réaction de Ban Ki-moon face à la situation dans la région, rappelant que celui-ci a appelé à "suspendre toute action qui modifie le statu quo et à retirer tous les éléments armés afin d'empêcher toute nouvelle escalade et permettre à la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) de tenir des discussions avec les deux parties sur la situation".