Les prix des véhicules neufs devraient encore augmenter de 15 à 20% en 2017, a indiqué mardi le président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Sofiane Hasnaoui, en évoquant une éventuelle dévaluation du dinar et la hausse du prix d'acquisition auprès des constructeurs.
"Pour 2017, il y aura d'autres augmentations des prix des véhicules neufs. On s'attend à une dévaluation supplémentaire de 15% du dinar par rapport aux autres monnaies. Cela va donc se répercuter systématiquement sur les prix des véhicules neufs qui devraient augmenter entre 15 et 20%", a indiqué M. Hasnaoui lors du forum du site web d'informations Algérie Eco.
Abordant aussi la flambée actuelle des prix des véhicules neufs, il a expliqué que cela résulte non seulement de la dévaluation de 30% du dinar depuis les deux dernières années, mais aussi du coût de certains équipements qui étaient optionnels auparavant mais devenus obligatoires en application du nouveau cahier des charges, notamment ceux liés à la sécurité (ABS-AirBag).
Pour le président de l'AC2A, les augmentations des prix attendues pour 2017 seront engendrées par les quotas d'importation des véhicules neufs prévus pour l'année prochaine.
A ce propos, il a expliqué que l'achat des véhicules neufs sera plus cher auprès des constructeurs à l'étranger du fait que ces derniers augmentent systématiquement les prix lorsque les commandes ne sont pas importantes.
S'agissant des perspectives du marché des véhicules neufs en Algérie et de la tendance de la demande locale, M. Hasnaoui a prévu une persistance des perturbations entre l'offre et la demande, qui devraient durer deux années, et ce, jusqu'à l'installation effective dans le pays d'une industrie mécanique locale avec une offre qui répondra suffisamment à la demande.
Selon lui, le marché algérien a un taux de pénétration des véhicules de 120 véhicules pour 1.000 habitants, un taux qu'il estime encore bas.
Néanmoins, le marché local devrait connaître un ''renversement'' positif une fois que l'offre locale sera plus conséquente, a prédit M. Hasnaoui qui a considéré que le marché avait de "bonnes perspectives de croissance", surtout que sur un parc avoisinant les 6 millions de véhicules, 65% ont plus de 10 ans d'âge.
Citant l'exemple de Renault Algérie, M. Hasnaoui a indiqué que l'usine de montage était "en avance" en termes de croissance par rapport aux prévisions initiales, en précisant qu'elle produit actuellement 40.000 unités annuellement au lieu des 25.000 prévus au lancement.
Abordant l'aspect social, il a fait savoir que dans le sillage de la crise financière et des mesures prises pour réduire les importations des véhicules (licences d'importations...), les concessionnaires ont perdu 50% de leurs effectifs qui étaient de 50.000 emplois directs et de 100.000 emplois indirects créés à travers les réseaux de distribution et les points de vente.
Les concessionnaires s'attendent également à des pertes de 85% de leur chiffre d'affaires en 2016, selon M. Hasnaoui, précisant que les importations des véhicules neufs ne devraient pas dépasser les 600 millions de dollars pour cette année.
A propos de l'obligation d'installer une activité industrielle mécanique locale à laquelle sont soumis les concessionnaires automobiles et dont la date butoir est prévue pour fin 2016, M. Hasnaoui a rappelé que plusieurs projets étaient en cours de finalisation par des opérateurs locaux avec des partenaires étrangers tels que Hyundai, Peugeot ou encore Volkswagen.
Selon lui, Nissan Algérie, dont il est le PDG, est aussi sur le point de conclure un projet de partenariat pour une activité de mécanique industrielle et dont l'annonce officielle est prévue dans quelques semaines.
En prévision de la dynamique attendue dans ce secteur, M. Hasnaoui a annoncé que l'association qu'il préside a décidé de modifier sa dénomination pour devenir l'Association des concessionnaires et constructeurs automobiles algériens au lieu de l'Association des concessionnaires automobiles algériens, mais tout en gardant le même acronyme (AC2A). APS