Sovac et Volkswagen signent un protocole d'accord pour la création d'une usine automobile à Relizane

Le groupe Sovac et le constructeur allemand Volkswagen ont signé dimanche à Alger un protocole d'accord pour un projet d'une usine d'assemblage et de montage de véhicules de cette marque en Algérie, et qui entrera en production en juin 2017.

Ce protocole d'accord a été signé par l'exécutif vice président de Volkswagen pour les véhicules utilitaires Joseph Baumert et le président directeur général du groupe Sovac Mourad Oulmi, en présence du ministre de l'Industrie et des mines Abdessalem Bouchouareb.

Etaient également présents à la cérémonie de signature, l'ambassadeur d'Espagne et  de la république tchèque en Algérie respectivement Alejandro Polanco et Martin Vavra ainsi que le chargé du pôle économique à l'ambassade d'Allemagne Wolfgang Klapper.

Cette future usine sera implantée dans la zone industrielle de Sidi Khettab (Relizane) sur une assiette foncière de 150 hectares, a-t-on indiqué lors de la cérémonie de signature entre Sovac, représentant officiel de Volkswagen en Algérie, et le constructeur allemand.

Les deux parties ont signé, par la même occasion, un pacte technologique, afin d'assurer le transfert technologique vers l'Algérie dans le domaine de l'automobile.        

La capacité de production de l'usine de Relizane sera de 12.000 unités durant la première année de son entrée en production, avant d'atteindre 100.000 véhicules/an après cinq an.

D'ailleurs, 100 voitures par jour seront assemblées par l'usine de Relizane à partir de 2020.

Quatre modèles seront assemblées par la future usine: Volkswagen Golf 7, Seat Ibiza, Skoda Octavia et Volkswagen Caddy. 

Le premier véhicule qui sortira de cette usine est Golf 7 qui sera suivi par Ibiza avant de procéder à la fabrication des modèles restants avant la fin de 2017.

Le taux d'intégration de cette unité industrielle, qui nécessite un investissement de quelque 170 millions d'euros, sera de 15% puis 40%, cinq (5) ans après l'entrée en production de l'usine.

Les modèles, qui seront fabriqués en Algérie, seront au moins 20% moins chers que ceux importés, a assuré M. Oulmi.

Le Pdg de Sovac a qualifié la signature de cet accord avec un des leaders mondiaux de l'industrie automobile de "moment historique" qui permettra à Sovac d'être un vrai producteur et une vraie franchise économique entre le groupe allemand et le Maghreb, les pays arabes et toute l'Afrique.

"Ce partenariat permettra aussi à l'Algérie d'être un pont d'exportation des véhicules de cette marque vers ces régions", a-t-il dit.

  Le Pdg de Sovac a expliqué également qu'il s'agit, à travers cet accord, du premier engagement du constructeur allemand dans un partenariat avec une entreprise privée.

"C'est la première fois que le groupe allemand accepte une participation dans une entreprise privée", a-t-il ajouté.

De son côté, M. Baumert s'est dit fier de la conclusion de cet accord, avec son partenaire Sovac, après de longues négociations et préparation ce qui va permettre de consolider la base commerciale du groupe allemand et de se développer davantage en Algérie.

Il a affirmé, à cette occasion, que les véhicules, qui sortiront de l'usine de Relizane, seront fabriqués avec les mêmes standards que les véhicules produits dans les différentes usines du groupe dans le monde.

A cet effet, des formations au profit des cadres et collaborateurs algériens sont prévues dans les différentes usines de Volkswagen en Europe.

Il a expliqué que le groupe allemand à choisi ces quatre modèles "modernes" afin de répondre au mieux à la demande et au souhait des Algériens.

500.000 véhicules/an fabriqués dès 2019

 Pour le ministre de l'Industrie, cette nouvelle joint-venture entre Sovac et Volkswagen, qui s'engage pour la première fois en Afrique, est la démonstration qu"'on peut investir, se développer et à l'avenir innover en Algérie (...) et la preuve que nous avons un avenir industriel et qu'on peut produire à des conditions compétitives".

"L'Allemagne a toute sa place dans la branche automobile en Algérie", a lancé M. Bouchoureb.

Le ministre est revenu, à cette occasion, sur les différents avantages et facilitations accordés par le gouvernement pour développer la branche mécanique notamment automobile en Algérie.

Selon lui, les investissements engagés par l'Algérie dans l'industrie mécanique et automobile ces dernières années contribueront à augmenter les capacités de production et à élargir la gamme de produits avec des labels internationaux.

"Notre objectif d'ici 2019 est d'atteindre une capacité de production de 500.000 unités tous types confondus (moissoneuses-batteuses, tracteurs, camions, bus, engins tout terrain et automobile), ce qui va nous permettre le développement d'une base mécanique viable", a dit M. Bouchouareb.

Cette base, visant la fabrication de produits finaux, a-t-il poursuivi, est soutenue par une plateforme de production de composants et sous-ensembles devant améliorer l'intégration locale. 

Le ministre a également rappelé la politique des filières, engagée par l'Algérie depuis juin 2014, et qui consiste entre autres à reconstruire la filière mécanique notamment la branche automobile.

Il a souligné également que l'assainissement et l'organisation du  marché automobile étaient un préalable pour professionnaliser l'activité et rassurer les concessionnaires sérieux qui aspiraient à investir. 

M. Bouchouareb a cité en outre les mesures incitatives notamment celles contenues dans le texte de loi de finances pour 2017 qui accorde aux entreprises de production activant dans les domaines de l'assemblage et du montage un régime fiscal préférentiel. 

De même, les sous-traitants qui interviennent dans la production d'ensembles et sous-ensembles destinés aux produits et équipements mécaniques, électroniques et électriques, seront exempts des droits de douane et de la TVA, pour une période de cinq ans, sur les composants et matières premières importés ou acquis localement.

"Avec les projets automobiles réalisés, lancés ou en cours de maturation, et le lancement des grands projets structurants, le prochain enjeu est déjà l'accélération de la mise en place d'une filière de sous-traitance locale performante", a ajouté M. Bouchouareb.

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