Les non-OPEP pourraient surprendre le marché par une décision sans précédent, pour une réduction globale de 1,8 million barils/jour

La réunion OPEP / non-OPEP se poursuivait ce samedi fin de journée dans la capitale autrichienne regroupant les pays producteurs de pétrole (membres et non membres de l’OPEP), en vue d’atteindre un consensus sur un niveau de production à même de garantir un équilibre entre producteurs et consommateurs de l’or noir et une stabilité du marché pétrolier. Objectif, éliminer le surplus de production en vue de faire remonter les cours.

Initialement, on a tenté une réduction de quelque 600 000 barils/jour par les non OPEP avec examen des modalités de leur partage par les nondes 600 000 barils/jour, il est de plus en plus question d’une réduction globale pouvant atteindre les 1,8 millions barils/jour.

Selon l’envoyé spécial de la Radio chaine 3, les pays non-OPEP « se sont déjà entendus pour baisse de leur production de 600 000 barils/jour, soit plus de ce qui était prévu. Les 12 pays non-OPEP réunis depuis ce matin avec les membres de l’Organisation, dans cette rencontre historique, pourraient surprendre le marché avec une décision sans précédent pour réduire la production globale de manière significative (…) La Russie à elle seule, s’engage à réduire 300 000 barils/jour, sans compter la promesse du Mexique pour 150 000 barils/jour. Ajouté aux efforts des membres de l’OPEP, la réduction pourrait atteindre les 1,8 millions barils/jour », rapportait à 17h l’envoyé spécial de la Radio algérienne. 

Onze pays hors-Opep décident de réduire leur production de 558.000 barils/jour
Citant la délégation algérienne à Vienne, l’APS (Algérie presse service) rapportait de son côté que les pays hors-Opep ont convenu de réduire leur production de 558.000 barils/jour, effective à partir du 1er janvier 2017.

Les onze (11) pays hors-Opep, dont la Russie, rejoignent ainsi les treize (13) pays de l'Organisation pétrolière qui ont décidé, fin novembre, de retirer 1,2 mbj du marché, conformément à l'accord obtenu à Alger en septembre.

Confiance pour aller au-delà de l’objectif convenu de baisse de production

De son côté, l’envoyé spécial de l’APS confirme que les ministres présents ont unanimement affirmé s’attendre, à l’issue de cette réunion « historique », à un accord d’une baisse encore plus importante que prévu initialement par les non-Opep.

En marge de la réunion, le ministre saoudien de l’Energie, de l’Industrie et des Ressources minérales, Khaled El Falih, a assuré que «pour les pays non-Opep, on espère obtenir d’eux un engagement de quelque 600.000 barils/j. La Russie s’est engagée de baisser sa production de 300.000 barils/jour tandis que d’autres pays comme le Mexique, Oman et l’Azerbaidjan vont baisser selon leur niveau de production».

Les fruits de la réunion d’Alger
Il s’est dit «très optimiste» à propos de cette réunion, tout en relevant que l’accord Opep-non Opep attendu sera «le fruit de la réunion de l’Opep tenue à Alger en septembre».

Le ministre saoudien a ainsi confirmé que la baisse totale à opérer par les producteurs Opep et non-Opep, environ 1,8 mbj, est convaincante et permettra de rétablir l’équilibre du marché.    

Le Secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo (Nigeria), a affiché lui aussi son optimisme de voir les pays non membres de l'Opep de décider d'une réduction de plus de 600.000 barils/jour, dans le sillage de la démarche de l'Opep de retirer le surplus d'offre. «Pour les pays non membres de l'Opep, la baisse sera de 600.000 barils par jour, voire plus», a-t-il dit. Selon lui, la présence de douze (12) pays hors Opep à cette réunion est «historique».

 Boutarfa : Faire aboutir l’accord d’Alger
Le ministre de l’Energie Noureddine Boutarfa s’est également montré confiant quant à la réussite de la réunion-Opep non Opep.

A la veille de la réunion, M. Boutarfa a exprimé son optimisme de voir la réunion consolider l'accord d'Alger de baisse de la production, soulignant la nécessité d’une coopération Opep-non Opep pour stabiliser le marché.

 «Il est nécessaire pour les pays Opep et non-Opep de coopérer et de joindre leurs efforts pour stabiliser le marché pétrolier dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs», a-t-il déclaré à l’issue de ses entretiens avec ses homologues de pays membres et non membres de l’Opep.

Le président de l’Opep Mohamed Salah Al Sada a souhaité pour sa part que les pays participants à la réunion Opep-non Opep «annoncent au monde une action conjointe responsable et opportune pour aider à rééquilibrer le marché».

«Je ne peux que souligner l'importance de cette situation pour nos pays, pour l'industrie pétrolière et pour l'économie mondiale dans son ensemble», a-t-il soutenu, relevant la nécessité d'institutionnaliser les bases de la coopération entre l'Opep et les producteurs non-Opep afin de faciliter le processus décisionnel.

Evoquant la décision de réduire la production de l’Opep dans le cadre de l’accord d’Alger, M. Al Sada a indiqué qu’il s’agissait d’un «engagement vers la communauté mondiale pour aider à restaurer et à maintenir la stabilité du marché avec des implications positives et larges sur l'économie mondiale, l'industrie pétrolière et les pays producteurs et exportateurs de pétrole».

De son côté, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zangeneh, a déclaré que la majorité des pays non Opep ont envoyé des signaux positifs, «mais à la fin de la réunion, on annoncera les détails d’un accord».

Pour lui, l’essentiel est le niveau de baisse de la production des producteurs non Opep qui s’ajoutera à l’effort déjà consenti par l’Opep.

Le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, a indiqué pour sa part que les pays non-Opep allaient signer à l'issue de leur réunion avec l'Opep un accord sur la limitation de la production en soulignant que cette réunion sera couronnée de succès.

«Il n'y a pas de risque que cette réunion ne réussisse pas. Nous sommes déjà parvenus à un accord sur le principe de réduire 600.000 barils/jour par les non-Opep. La Russie va réduire 300.000 barils/jour, donc la moitié de l'effort de réduction. Maintenant, suite aux discussions, on verra si on pourra aller au-delà des 600.000 baril prévus» par les non Opep, a-t-il soutenu.

Réunion OPEP / non-OPEP : la première depuis 2002…
L’objectif de la réunion Opep-non Opep, la première depuis 2002, est d’élargir le consensus autour de la démarche de l’Opep pour soutenir un marché pétrolier affaibli par le surplus d’offre.

Il s’agit d’impliquer les producteurs hors-Opep dans l’effort de l’Opep dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord d’Alger qui avait abouti, le 30 novembre dernier, à une décision de baisse historique de la production Opep de 1,2 million de barils/jour (mbj) avec un plafond à 32,5 mbj conclu par l’Opep et applicable dès le 1er janvier 2017.

   

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