C’est ce jeudi que prendra fin le festival du théâtre arabe d’Oran. La dernière pièce en lice a été présentée hier devant le public oranais. Il s’agit de d’«El Qalâa» (la citadelle), une pièce koweitienne qui relate un voyage vers l’atroce avec les confessions d’un bourreau.
La pièce a été montée d’après un texte de l’écrivain irakien Abdul-Amir Chamkhi et une mise en scène du Koweitien Ali El Husseini.
«El Qalâa», proche du drame policier, raconte les crimes commis par «L’autre » alors qu’il était aux ordres du pouvoir tyrannique qui a détruit une ville, la transformant en charnier géant.
Cet «Autre » est un bourreau. Mais il est aussi une victime ayant perdu des membres de sa famille, tués par le même pouvoir. Il apparait comme un bourreau souffrant d’une addiction pour le meurtre, une addiction qui a ôté en lui tout sentiment humain envers ses semblables, ses victimes.
C’est également un bourreau qui retrouve quelques attributs de son humanité passée et, dans un moment de faiblesse, provoqué par la peur de la mort, il confesse ses crimes au « premier » et le supplie même de faire arrêter le massacre.
«El Qalâa » est une pièce symbolique. On y découvre que « L’autre » est un échantillon d’individus qui ont lutté toute leur vie, tantôt du bon côté, tantôt de l’autre côté de la barricade.
Le personnage, tel Sisyphe, semble porter sur ses épaules toutes les peines et tous les maux du monde, véritable symbole de la souffrance perpétuelle, car «l’Autre » a été puni de s’être opposé au pouvoir tyrannique.
«L’autre » symbolise également les groupes extrémistes sanguinaires agissant dans plusieurs pays arabes et la tempête décrite dans la pièce représente la violence, la destruction et l'oppression prévalant dans le monde arabe d’aujourd’hui.