L’accord politique en Libye demeure le cadre d’une solution négociée et que tout amendement doit être conçu et mené par les Libyens, a déclaré lundi à Alger le chef de la mission d'appui de l'Onu en Libye (MANUL), Martin Kobler.
"L'accord politique libyen doit demeurer le cadre d’une solution négociée. L'Accord n'est pas parfait, des amendements partiels et limités sont nécessaires, mais doivent être faits par les Libyens eux-mêmes. L’ONU est là pour faciliter et coordonner les efforts", a indiqué M. Kobler à l’ouverture de la 11e réunion ministérielle des Etats voisins de la Libye dans son intervention dans laquelle il a présenté "une feuille de route pour la paix en Libye".
"Il s’agit en premier lieu, de la désignation des délégations par la Chambre des représentants et par le Haut Conseil d'Etat, ce sont des gestes encourageants et doivent intégrer un processus inclusif", a souligné le représentant de l’ONU.
En deuxième, lieu, a-t-il ajouté, la nécessité de "revigorer le processus sécuritaire et la création d’un appareil de sécurité unifié", soulignant que cela nécessite comme première étape, bien entendu, que "tous les acteurs de la sécurité libyenne s'abstiennent de faire usage de la violence".
"Les tensions en Libye doivent être abaissées pour que les discussions politiques puissent reprendre", a-t-il insisté.
Pas d'unité par la violence
Le diplomate onusien a relevé par ailleurs, que la volonté du Maréchal Haftar de négocier sur la base de l'Accord politique Libyen est "une source d’optimisme...", saluant les efforts du Conseil présidentiel visant à consolider le contrôle des groupes armés à Tripoli.
"Tripoli est la capitale du pays et le siège du Conseil Présidentiel et du gouvernement", a tenu à rappeler M. Kobler.
M. Kobler n’a pas manqué également d’évoquer l’existence de groupes armés étrangers en Libye, qui est, a-t-il dit,"une source d'instabilité".
"J'étais récemment au Soudan et je suis pleinement conscient des menaces que ces groupes posent non seulement sur la Libye, mais à l’ensemble de la région et en particulier les voisins du sud", a-t-il enchainé, appelant ces groupes à déposer leurs armes tout en encourageant les acteurs libyens à mettre fin à l'utilisation belliqueuse de ces groupes.
"Cela dit, ne fait que nourrir la violence en Libye et jeter les bases de l'instabilité dans les pays voisins", a indiqué le responsable onusien.
Il a, en outre, exprimé son soutien aux initiatives visant à améliorer la sécurité des frontières méridionales de la Libye, déclarant que "cela apporterait plus de stabilité à la Libye et à tous ses voisins".
Sur le plan économique, M. Kobler a soutenu que l'économie et la situation financière de la Libye doivent être stabilisées, sans manquer de saluer l'accord sur un cadre budgétaire pour 2017, qui a été "un grand pas en avant".
Cependant, a-t-il souligné, les mécanismes budgétaires et les finances publiques doivent être amélioré pour assurer un financement unifié et équitable des services, ce qui inclue une répartition équitable et transparente entre toutes les régions de Libye.
A cet égard il a appelé à "une coopération plus constructive entre les institutions financières et économiques de la Libye et le Conseil Présidentiel".
Aussi, la réconciliation nationale doit être intégrée de manière décisive à tous les niveaux. "La capacité des responsables locaux à négocier des cessez-le-feu locaux est un atout majeur. Cela a permis, a plusieurs reprises, d’éviter l’embrasement de foyers de tensions", a fait remarquer M. Kobler.
"Les Libyens vont bientôt entamer une initiative de réconciliation nationale inclusive et globale soutenue par la MANUL. Ici, les municipalités auront un rôle clé à jouer", a-t-il conclu. APS