La croissance économique en Afrique devrait se redresser à 3,4% en 2017 et 4,3% en 2018, contre 2,2% l'année passée, estime un nouveau rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur les perspectives du continent.
Selon le Rapport 2017 sur les perspectives de l'économie africaine publié ce lundi par la banque, ce redressement du taux de croissance serait dû à la reprise anticipée des cours des matières premières qui devrait renforcer l'économie mondiale, ainsi qu'à la consolidation des réformes macroéconomiques intérieures.
En 2016, le taux de croissance économique en Afrique a ralenti à 2,2%, contre 3,4% en 2015, du fait de la baisse des cours des matières premières, de la faible croissance économique mondiale et de conditions météorologiques défavorables, qui ont affecté la production agricole dans certaines régions.
"Même si les difficultés économiques rencontrées au cours des deux années écoulées semblent avoir affecté la thématique de +l'essor de l'Afrique+, nous restons convaincus que ce continent reste solide, et les économiques moins dépendantes des ressources enregistrent une croissance élevée pendant une période beaucoup plus longue", déclare Abebe Shimeles, directeur général du département de politique macroéconomique, de prévisions et de recherche au sein de la BAD.
"Avec ses secteurs privés dynamiques, son esprit d'entreprise et ses ressources abondantes, l'Afrique a le potentiel pour connaître une croissance encore plus rapide et plus incluante", a-t-il ajouté.
La croissance de l'Afrique dépend de plus en plus de sources nationales, comme le montre la consommation combinée du secteur privé et du gouvernement qui a représenté 60% de la croissance en 2016, selon la banque.
Cette croissance coïncide également avec la progression du développement humain. Dix-huit pays d'Afrique ont atteint des niveaux de développement humain intermédiaire à élevé en 2015.
Les investissements directs étrangers (IDE) sur ce continent devraient atteindre 57 milliards de dollars en 2017, soit une légère hausse par rapport au niveau de 56,5 milliards de dollars enregistré en 2016. Cette augmentation est principalement attribuable aux marchés émergents et à l'urbanisation rapide du continent Les IDE se sont diversifiés et ne concernent plus seulement les ressources naturelles mais aussi la construction, les services financiers, l'industrie manufacturière, les transports, l'électricité et les technologies de l'information et de la communication.
La banque a observé que les progrès restaient inégaux. "Malgré une décennie de progrès, 54% de la population de 46 pays africains restent piégés dans une pauvreté qui touche de nombreux domaines, y compris la santé, l'éducation et les conditions de vie", indique la banque.