- "Ciblage" des subventions - Point de vue de Abderrahmane Mebtoul, économiste et consultant international
- "Ciblage" des subventions - Point de vue de Amar Takdjout, SG de la Fédération-UGTA des travailleurs du textile et cuir
- "Ciblage" des subventions - Point de vue de Nadir Boumaza, sociologue et géographe
- "Ciblage" des subventions - Pont de vue de Nordine Bouderba : ancien dirigeant syndical UGTA, consultant en questions sociales
- "Ciblage" des subventions - Point de vue d'un citoyen
Le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune présentera mardi soir, 20 juin, à l’APN le plan d’action de son gouvernement, qui a été examiné et adopté mercredi dernier, 14 juin, par le Conseil des ministres.
Le plan d’action du gouvernement aborde tous les secteurs d’activités et comprend, entre autres, une nouvelle vision de la gestion des ressources financières du pays à l’ombre d’une situation économique déjà préoccupante, vus les redoutables effets de la chute drastique des prix du pétrole.
De ce fait, la rationalisation des dépenses publiques qui s’annonce comme une nécessité absolue dans la conjoncture actuelle, implique inéluctablement de revoir, entre autres, le niveau des subventions et transferts sociaux. Selon le professeur Abderrahmane Mebtoul, économiste et consultant international, le montant des subventions et transferts sociaux représentaient en 2016, le tiers (1/3) du PIB (produit intérieur brut), « ce qui est énorme », souligne-t-il.
Epineuse question : comment ajuster les mécanismes actuels de politique sociale pour permettre à la fois la préservation des acquis sociaux tout en rationalisant les dépenses ?
Dans son plan d’action, le gouvernement entend, en effet, procéder à une réévaluation de toutes les subventions et des exemptions fiscales, notamment celles qui n’ont aucune retombée économique.
Il rassure cependant que sur le volet social, il n’est pas question de toucher au système national de la sécurité sociale et de retraite, que le gouvernement continuera à œuvrer pour la promotion de l’emploi, de lutter contre le chômage en maintenant des dispositifs déjà mis en place et qui seront renforcés. Il est question au contraire de :
- Mobiliser les ressources hydriques avec la rationalisation de l’utilisation de l’eau ;
- Renforcer les mécanismes de solidarité nationale et poursuivre la prise en charge des catégories sociales aux besoins spécifiques (handicapés, femmes et enfants) ;
- Améliorer la qualité de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur ;
- Améliorer l’alimentation en gaz et électricité ;
- Améliorer le transport ;
- Poursuivre le programme de réalisation de logements, tous segments confondus, entre autres.
Cependant, et pour la première fois, on a introduit la notion des subventions ciblées mais après une large consultation avec les partenaires sociaux. Autrement dit, dorénavant ne bénéficieront des subventions de l’Etat et autres exemptions fiscales que les catégories réellement méritantes. Il a d’ailleurs de tout temps été décrié qu’il n’était pas juste que, quel que soit le niveau des revenus, c’est l’ensemble des catégories sociales qui bénéficient en même temps des mêmes niveaux de subvention.
La question aujourd’hui est celle de savoir comment préserver les acquis sociaux des Algériens dans une conjoncture financière qui sera de plus en plus difficile ? Comment concilier efficacité économique et justice sociale ?
Par quels mécanismes et outils pratiques pourrait-on distinguer les vrais nécessiteux à protéger des indus bénéficiaires des aides de l’Etat, connaissant l’ampleur du phénomène de l’activité informelle ?
Cette question de « ciblage » a été décortiquée hier lors de l’émission de débat « Point de vue » de Nabila Lamani de la Radio chaine 3, en faisant intervenir citoyens et experts.