Le Conseil de sécurité de l'ONU a dénoncé jeudi la poursuite des affrontements entre des groupes armés en République centrafricaine qui ont fait au moins six morts et près de 20.000 déplacés en deux semaines.
La violence "continue de déstabiliser le pays, de faire de nombreuses victimes civiles et de causer d'importants déplacements de population, alors même que les parties au conflit ont convenu de mettre un terme immédiat aux hostilités", a souligné jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU dans une déclaration de la Présidence.
Au moins six personnes ont été tuées dans des affrontements sporadiques depuis deux semaines entre groupes armés à Zémio, dans le sud-est de la Centrafrique, selon le dernier bilan de l'ONU qui fait état de milliers de déplacés.
Les membres du Conseil déplorent toutes les attaques dirigées contre des civils, les violations des droits de l'homme et atteintes à ces droits et réaffirme qu'il est urgent et impératif de traduire en justice tous les auteurs de ces violations ou de ces atteintes, quels que soient leur statut ou leur appartenance politique.
Le Conseil de sécurité a également exprimé sa profonde préoccupation à l'égard de la situation humanitaire et a appelé de nouveau "toutes les parties d'autoriser et de faciliter le libre passage, dans de bonnes conditions de sécurité et sans délai, de l'assistance humanitaire destinée aux personnes qui en ont besoin".
Le Conseil de sécurité réaffirme son soutien au Président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, se félicite des efforts qu'il déploie pour faire progresser le dialogue avec les groupes armés et étendre l'autorité de l'Etat à tout le pays, et l'encourage "à mener sans délai un processus politique ouvert à tous".
"Selon les premières estimations, près de 20.000 personnes sont déplacées sur au moins 5 sites à Zémio (...). L'un des partenaires humanitaires a enterré 6 corps dans une fosse commune", détaille le rapport du bureau des affaires humanitaires de l'ONU en Centrafrique (Ocha) publié mardi.
Le 28 juin, des hommes armés non identifiés sont entrés dans la ville de Zémio, à 1.000 km de la capitale Bangui, sur la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), pillant et brûlant des boutiques et des maisons.
Des violences meurtrières ont continué de façon sporadique, avec des affrontements vendredi 7 juillet, selon Ocha.
La force armée de l'ONU en Centrafrique (Minusca), présente à Zémio, a indiqué que des peuls et des anti-balaka figurent parmi les groupes armés qui s'affrontent.
L'organisation onusienne rappelle dans son rapport mardi que le nombre total "de personnes tuées pendant les attaques depuis le 28 juin n'est pas encore disponible faute d'accès" dans une ville où l'insécurité est quotidienne. APS