Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé lundi à Alger l'attachement du gouvernement à l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale " dans l'esprit et la lettre", soulignant que le succès de cette démarche initiée par le président de la République et votée massivement par le peuple algérien en 2005 "ne souffrait d'aucune contestation".
"J'affirme au nom du gouvernement notre attachement à l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale à la lettre et dans son esprit", a déclaré M. Ouyahia lors de la présentation du plan d'action du gouvernement devant les membres du Conseil de la nation, ajoutant qu'il "n'y a aujourd'hui aucun doute quant à la réussite de cette démarche même si au début, ce qui est normal, certaines appréhensions ont été exprimées au sein de la société avant qu'elles ne soient dissipées suite au retour de la paix et de la sécurité à travers le pays".
Il a fait remarquer que l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale "suscite l'intérêt de plusieurs pays et organisations internationales qui veulent s'en inspirer".
A cette occasion, M. Ouyahia a lancé un appel "à nos enfants égarés pour retourner au sein de leur peuple et leurs familles", ajoutant qu'en cas où ils refuseraient la main tendue, "l'Etat les éliminera par la force ou ils seront jugés et condamnés sévèrement par la force de la loi".
"J'espère que mon appel sera entendu et que ces éléments terroristes reviennent à la raison et rejoindront les milliers d'Algériens qui étaient, par le passé, dans les groupes terroristes", a-t-il dit.
M. Ouyahia a estimé que deux leçons peuvent être tirées de l'expérience de la Réconciliation nationale, à savoir "la nécessité d'unir les rangs quand il s'agit de faire face aux défis vitaux pour la Nation et pour l'Etat, et l'importance de la souveraineté dans la prise de décision lorsqu'il s'agit d'affronter les défis engageant le devenir du pays".
En outre, le Premier ministre a fait remarquer que la présentation du plan d'action du gouvernement intervient dans un contexte régional marqué par des conflits, soulignant que les crises au Mali et en Libye "favorisent le terrorisme et le crime transnational, qui à son tour alimente le terrorisme".
"Malgré ce contexte régional instable, l'Algérie parvient à préserver sa sécurité et sa stabilité grâce notamment aux efforts de l'Armée nationale populaire et les autres forces de sécurité", a-t-il relevé rendant, à cette occasion, un hommage appuyé à ces corps de sécurité.
M. Ouyahia a, à cette occasion, réitéré la disponibilité du gouvernement à mettre tous les moyens nécessaires à la disposition des forces de sécurité pour qu'elles puissent faire face à tous les défis sécuritaires.
Ouyahia: des mesures pour mener à bien la prochaine étape et garantir la croissance
Devant les sénateurs, Ahmed Ouyahia, a fait état de plusieurs mesures pour mener à bien la prochaine étape une fois adopté le Plan d'action du gouvernement qui vise à garantir la pérennité du développement économique du pays.
Affirmant que ces mesures sont à même de permettre de faire face à la conjoncture difficile induite par la situation financière que traverse le pays, M. Ouyahia a estimé que "la Nation doit connaître les défis auxquels nous sommes confrontés tels que les risques liés à l'arrêt de plusieurs projets, la perte d'emploi pour plusieurs citoyens et la faillite de nombreuses entreprises".
"Le Gouvernement tient à expliquer clairement ces vérités afin de mettre tout un chacun face à la réalité et l'impliquer dans le processus de redynamisation de l'économie nationale", a poursuivi le Premier ministre.
Concernant ces mesures, le Premier ministre a mis l'accent sur l'importance de la prospection des loi et textes réglementaires et sur la décentralisation en matière de décision d'investissement expliquant que c'est à la wilaya que doit revenir l'étude et le traitement des dossiers ce qui permettra de créer une compétitivité entre wilayas et mettra en avant les plus attractives en termes d'investissement outre l'investissement dans les grands projets et les projets en partenariat avec des étrangers.
Tous les avantages accordés, sur dix années, aux investisseurs y compris dans les Hauts Plateaux et le Sud seront maintenus, a fait savoir M. Ouyahia ajoutant que le Gouvernement veillera également à répondre aux besoins en matière de foncier industriel, largement disponible.
Soulignant la disponibilité du Gouvernement à soutenir toute commune souhaitant créer une zone d'activité économique sur son territoire, il a appelé les Petites et Moyennes entreprises (PME) du secteur privé à adhérer au programme de réhabilitation ajoutant que des avantages seront accordés dans ce cadre.
Il a indiqué en outre que le Gouvernement soutiendra la recherche au sein de l'entreprise, publique ou privée, tout en valorisant les efforts en matière de formation de la main-d'œuvre et des cadres et en encourageant les opérateurs privés, disposés à assurer la formation dans leurs secteurs d'activité à accueillir des stagiaires.
Le Gouvernement insiste à ce que la priorité soit accordée, dans les marchés publics, au produit national et à le promouvoir pour accompagner et consolider le marché national.
Le secteur agricole bénéficiera d'un plus grand soutien à partir de janvier 2018
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé lundi à Alger que "l'Etat apportera un soutien plus important au secteur agricole à partir de janvier avec l'entrée en vigueur de la loi de finances 2018, outre la relance de plusieurs programmes de développement agricole en suspens pour renforcer et optimiser le rendement du secteur".
Lors d'une séance plénière consacrée à la présentation du plan d'action du gouvernement au Conseil de la nation, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement avait décidé de relancer plusieurs programmes de développement agricole en suspens pour garantir un meilleur rendement de ce secteur vital et stratégique.
L'Etat veillera à relancer l'aide destinée aux agriculteurs et aux éleveurs notamment en ce qui concerne le fourrage, dans une démarche visant à mettre les institutions du secteur et leurs employés à l'abri de la faillite.
Le Premier ministre a réaffirmé la détermination du Gouvernement à exploiter chaque assiette foncière agricole à travers le pays, ajoutant que "l'ère de la dictature des slogans est révolue (...) et nous œuvrerons à renforcer le rôle de ce secteur".
Le Gouvernement s'est engagé depuis 6 mois dans une démarche de promotion des investissements dans les régions des hauts plateaux et du sud à travers la mise en valeur d'importantes superficies, a-t-il précisé, ajoutant qu'"il veillera à relancer les fermes pilotes publiques".
M. Ouyahia a salué le secteur d'élevage de vaches laitières, une activité susceptible de réduire la facture d'importation du lait en poudre et favoriser le recrutement de davantage de main £uvre qualifiée.
Concernant l'irrigation des terres agricoles, le Premier ministre a dévoilé le lancement l'année prochaine d'une étude de nouveaux projets sur le transfert des eaux des régions du sud à celles des hauts plateaux en vue de leur exploitation dans le secteur agricole afin d'optimiser son rendement.
Un million de nouveaux logements tous types confondus livrés d'ici à 2019
Un (1) million de nouveaux logements, tous types confondus, seront livrés entre fin 2017, 2018 et 2019 et viendront s'ajouter au bilan de 3.700.000 unités réalisées en 18 ans, a affirmé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Le ministère de tutelle continuera à réaliser les équipements et VRD au niveau des logements réalisés, ajoutant que "150.000 logements sont prêts et en attente d'achèvement des travaux nécessaires pour leur livraison dans les plus brefs délais", a ajouté le Premier ministre.
Il a précisé que la tutelle continuera à réaliser des logements urbains et ruraux et à assurer leur raccordement au réseau d'alimentation en eau potable.
Le Premier ministre a rassuré l'opinion publique que "les subventions publics des projets ou produits de large consommation seront maintenues, le gouvernement étant en passe d'assurer un meilleur remboursement de ces subventions directes ou indirectes auprès du Trésor public".
Le taux de participation aux locales sera "plus élevé" que celui des législatives
Le taux de participation aux élections locales du 23 novembre prochain sera "inévitablement plus élevé" que celui des législatives, a assuré le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, relevant la détermination de l'Etat à en assurer la "transparence".
"Le taux de participation aux élections locales sera inévitablement plus élevé que celui des législatives, en se basant sur une analyse sociologique (de la situation)", a déclaré M. Ouyahia lors de la présentation du plan d'action du gouvernement devant les membres du Conseil de la Nation.
Il a ajouté, dans ce cadre, que les institutions de l'Etat veilleraient à assurer la transparence de ces élections, critiquant dans ce cadre, certaines voix qui avaient imputé au gouvernement la responsabilité du boycott par les citoyens lors des dernières élections législatives.
Il a observé, dans ce sillage, que cette joute électorale était un "test" pour les partis et les candidats Indépendants pour s'affirmer en essayant de convaincre, à travers leurs programmes, les citoyens, qui ont "l'embarras du choix", dans une scène politique diversifiée et composée de tous les courants politiques, notamment les "islamistes, les partis de gauche et les nationalistes".
M. Ouyahia a assuré que l'Etat veillait à réunir tous les moyens nécessaires pour garantir la réussite de ce scrutin, sur la base des orientations du président de la République, relevant que l'administration et la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) "n'étaient pas les seules responsable pour en garantir la transparence".
"Le premier garant pour assurer la transparence et la régularité du scrutin sont les candidats eux-mêmes", a-t-il dit, rappelant les garanties réglementaires qui leur sont offertes durant tout le déroulement du processus électoral à cet effet.
Le recours au financement non conventionnel "un impératif" et non "une option"
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a affirmé que le recours au financement par emprunt contracté par le Trésor auprès de la Banque centrale était "un impératif" et non "une option" pour relancer l'économie nationale et maintenir le rythme de développement du pays.
"Le recours au financement par emprunt contracté par le Trésor auprès de la Banque centrale est un impératif et non une option", a déclaré M. Ouyahia, précisant que "le non recours à ce mode de financement empêchera le versement des salaires des fonctionnaires et des indemnités des députés".
Il a soutenu que "si ce financement n'est pas appliqué en novembre, cela conduira à un arrêt total de l'économie", ajoutant que "même les représentants du peuple ne percevront pas leurs indemnités et pas seulement les fonctionnaires".
Le Premier ministre a indiqué, dans ce sens, que l'adoption de la loi sur la monnaie et le crédit qui sera présentée mardi devant la commission des Finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) permettra à la Banque centrale de procéder à l'achat direct auprès du trésor des titres émis par ce dernier pour relancer le rythme de développement économique.
Après l'adoption du Plan d'action, le gouvernement veillera à poursuivre les différents projets de développement économique et à relancer ceux qui ont été gelés pour manque de financement, a-t-il indiqué.
Le Premier ministre a mis en avant la détermination des Hautes autorités du pays à poursuivre l'arsenal de réformes économiques mises en place sous la supervisions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika et à assurer le traitement financier des problèmes de développement économique, à travers la réforme de l'instance financière du pays et la régulation de l'économie et du commerce.
"Les forces économiques et sociales convergent vers la même direction pour apporter sérénité et quiétude aux citoyens", a-t-il dit.
"Aujourd'hui comme par le passé, l'Algérie a besoin d'être indépendante dans sa prise de décision et d'unité de ses rangs pour faire face aux défis de l'heure et aux retombés de la chute vertigineuse des cours de pétrole qui a fait perdre au pays plus de la moitié de ses recettes financiers et fiscales".