Plus de 2.300 membres présumés du groupe terroriste Boko Haram doivent comparaitre devant la justice du Nigeria à partir de lundi, selon des médias qui citent des sources diverses.
Quelque 1.670 personnes détenues dans un centre militaire de Kainji, dans l'Etat du Niger, seront d'abord jugées. Les dossiers de 651 détenus du camp Giwa à Maiduguri, capitale du Borno et épicentre du conflit, "suivront de près".
"C'est le premier procès significatif de suspects de Boko Haram" au Nigeria, relève l'ancien spécialiste du Nigeria au département d'Etat américain Matthew Page, qui souligne que la plupart sont détenus depuis des années.
Des milliers de membres présumés de Boko Haram ont été arrêtés et placés en détention depuis le début du conflit qui a ravagé le Nord-Est du Nigeria il y a huit ans. Seules 13 personnes ont été jugées et neuf condamnées pour liens avec l'insurrection, selon les chiffres officiels.
Les audiences auront lieu à huis clos, au sein même des centres de détention militaires, a révélé une source judiciaire citée par l'AFP.
Selon le ministère de la Justice nigérien, "de nombreux écueils attendent les juges", évoquant notamment des "enquêtes mal menées" en raison de l'insécurité en zone de guerre et d'une "trop grande dépendance aux preuves basées sur les aveux".
Au moins 1.200 personnes ont été tuées et plus de 20.000 arrêtées dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, selon Amnesty International.