L’autosuffisance alimentaire demeure un défi national. En dépit de la croissance du secteur agricole, la production locale ne couvre qu’une partie de la demande et le déficit est, invariablement, comblé par les importations.
A l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, célébrée cette année sous le signe : "Investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural", la radio chaine 3 est revenue, dans un reportage, sur l’enjeu du développement de la céréaliculture en Algérie. Une filière stratégique pour le pays qui compte parmi les plus gros importateurs et consommateurs des produits céréaliers.
Si les quantités de fruits et légumes produites par nos paysans est appréciable, avec un taux de couverture de près de 80%, les autres filières stratégiques, à l’instar de la production céréalière, sont en déca des attentes. Selon les chiffres du ministère de l’agriculture, l’Algérie importe 50% de blé dur, alors que la totalité de son blé tendre provient de l’étranger.
L’insuffisance de ressources hydrique entrave le développement de la céréaliculture
La mobilisation de l’eau pour assurer une irrigation continue demeure «le point noir» de la céréaliculture en Algérie, estime Omar Zeghouane, directeur de l’Institut technique des grandes cultures. Seulement 220 000 hectares sont irrigués, soit le tiers de l’objectif fixé dans le cadre du développement de cette filière.
Un retard qui s’explique, selon M. Zeghouane, par la structure de l’agriculture nationale, «nous avons, explique-t-il, des exploitations agricoles de petites tailles, plus de 80% ont moins de 10 hectares et les paysans qui les cultivent n’ont pas les capacités financières pour acquérir les équipements nécessaires».
Des crédits bonifié et des financements «attractifs» ont été, certes, proposés par l’Etat aux fellahs, cependant, ces petits paysans qui, pour la plupart, ne disposent pas de documents requis pour postuler à ce types de financement, en sont, tout simplement, exclus, affirme le directeur de l’Institut techniques des grandes cultures.
En plus de ce facteur d’irrigation qui reste déterminant, des spécialistes recommandent la formation dans la maitrise du processus de production pour booster cette filière. Le Professeur Brahim Mouhouche de l’Ecole supérieur d’agronomie estime, dans ce sens, que «l’eau seule ne peut rien faire, c’est l’itinéraire technique qui améliore le rendement».
« L’Algérie, sur le point d’atteindre l'autosuffisance en produits agricoles»
Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, a indiqué lundi à Mostaganem que l’Algérie est sur le point d’atteindre l'autosuffisance en produits agricoles et que tous les moyenset les conditions sont favorables pour atteindre cet objectif.
"Nous sommes sur le point d’atteindre l’autosuffisance en produits agricoles concrétisée entre 70 et 75 % et nous allons parvenir à 100 %", a déclaré le ministre qui donnait le coup d'envoi des festivités officielles célébrant la Journée mondiale de l’alimentation et la Journée nationale de vulgarisation agricole abritées par la wilaya de Mostaganem.
Intervenant à l’université de Mostaganem, le ministre s'est dit convaincu que des investisseurs ont fait de l’agriculture une base et un moyen pour contribuer à la croissance économique, signalant que la valeur de la production agricole en Algérie est passée de 500 milliards DA en 2000 à 3.000 milliards DA actuellement.
"Ceci est une preuve d'existence d'une réelle richesse dans notre pays permettant de réduire la facture d’importation des produits agricoles", a affirmé M. Bouazgui, précisant que l'importation se limite aujourd'hui à trois ou quatre produits dont le blé, le lait et parfois les viandes.