Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a mis en avant, jeudi à Alger, la nécessité de réviser la loi sur les hydrocarbures afin d'attirer les investisseurs et renforcer les réserves nationales en la matière, précisant dans ce sens, que la loi actuelle était incompatible avec les dernières évolutions de ce domaine.
La loi actuelle sur les hydrocarbures a été élaborée au moment où les cours de pétrole étaient élevés et de ce fait la fiscalité pétrolière a été élaborée sur la base de ces prix, mais avec le recul des prix «il est temps de revoir cette loi en vue d'attirer les investisseurs étrangers dans le but de renforcer les réserves nationales en pétrole, notamment après l'augmentation de la demande locale en énergie», a précisé M. Guitouni.
Le ministre de l'Energie a souligné que «Sonatrach ne dispose pas des moyens de prospection, d'exploration, de forage, d'exploitation et d'exportation et que le groupe n'est pas en mesure de faire face, tout seul, à l'augmentation de la demande locale en énergie. La loi actuelle n'encourage pas les investisseurs étrangers à établir des partenariats avec le groupe à l'instar de ce qui se fait dans les grands pays exportateurs de pétrole».
La consommation locale en pétrole est passée de près de 210.000 barils en 2010 à 420.000 barils en 2017, a-t-il fait savoir.
Les questions des membres de la commission, lors de l'audience présidée par Toufik Torech, ont porté sur le programme du secteur dans le domaine des énergies renouvelables et les augmentations sur les prix des carburants proposées au projet de loi des finances PLF 2018, outre le programme d'exploitation du gaz de schiste.
Par ailleurs, M. Guitouni a affirmé que le programme de développement des énergies renouvelables, particulièrement l'énergie solaire, se poursuivra avec la réalisation de 4.000 mégawatts à l'horizon 2021.
Le secteur poursuivra le développement des capacités de production d'électricité, notamment avec l'entrée en service de nouvelles stations à l'horizon 2021, d'une capacité totale de 12.400 mégawatts, a fait savoir M. Guitouni.
S'agissant des augmentations dans les prix des carburants proposés dans le PLF 2018, et leurs répercussions sur le pouvoir d'achat des citoyens, le ministre a indiqué que ces légères augmentations n'auraient pas un grand impact sur l'inflation ou sur le pouvoir d'achat du citoyen, soulignant que la différence de prix dans le secteur agricole sera pris en charge par le fond de soutien à l'agriculture.
Le ministre de l’Energie a insisté sur la nécessité d'orienter vers l'utilisation du «Sirghaz», affirmant que ce type d'énergie aura un effet positif sur l'environnement et sur le citoyen eu égard de son prix par rapport au prix des carburants.
Dans ce contexte, M. Guitouni a mis en avant la nécessité de rationaliser la consommation des matières énergétiques produites localement et de les exporter, relevant que l'Algérie produisait près de 11,5 millions de tonnes de carburants par an (essence, gasoil et kérosène), tandis que le volume de consommation a atteint 15 millions de tonnes, la différence de l'ordre de 3,5 millions de tonnes étant importée avec une facture dépassant 1 milliards USD par an.
Concernant le gaz naturel, la demande nationale a enregistré une légère hausse au cours des neuf (9) premiers mois de 2017, la consommation des différents clients ayant atteint 31 milliards de mètres cubes, soit une augmentation de 3% par rapport à la même période de 2016, a précisé le ministre.
M. Guitouni, a indiqué qu'une enveloppe de 78 milliards de dollars sera consacrée à l'investissement dans les hydrocarbures durant la période 2017-2021, précisant que la majorité de ces investissements seront destinés à la prospection et à l'exploration.
Il a ajouté que le groupe Sonatrach avait réalisé 26 découvertes d'hydrocarbures à fin septembre 2017 contre 28 découvertes durant la même période de l'année 2016 ce qui est de nature à consolider les réserves nationales de pétrole et de gaz.
Le ministre a souligné que pour satisfaire les besoins de plus en plus croissants du marché national en matière de produits énergétiques, le secteur tend à développer l'activité de transformation à travers le parachèvement du programme de réhabilitation et de modernisation de la raffinerie d'Alger, la réalisation de deux nouvelles raffineries à Hassi Messaoud et Tiaret et de nouveaux complexes pétrochimiques.
Le ministre a souligné que pour satisfaire les besoins de plus en plus croissants du marché national en matière de produits énergétiques, le secteur tend à développer l'activité de transformation à travers le parachèvement du programme de réhabilitation et de modernisation de la raffinerie d'Alger, la réalisation de deux nouvelles raffineries à Hassi Messaoud et Tiaret et de nouveaux complexes pétrochimiques.
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que les recettes pétrolières ont augmenté pour atteindre 24 milliards USD à fin septembre 2017, soit une hausse de 23% par rapport à la même période de l'année 2016. Selon le ministre, cette hausse des recettes est due à l'augmentation du prix de pétrole algérien qui s'est établit autour de 51 dollars le baril à la fin de septembre 2017, contre 43 dollars/baril durant la même période de l'année 2016, soit une hausse de quelque 20%.
Quant à l'exploitation du gaz de schiste, M.Guitouni a affirmé que le projet est en cours d'étude et que plusieurs études relatives à ce type d'énergie requièrent des années, et par conséquent, l'exploitation ne sera pas entamée à court terme, et que la sensibilisation dans ce domaine est importante, vu «la polémique» qu'a connu ce sujet.
Le ministre a affirmé que l'exploitation des gaz de schiste assure l'avenir des générations futures, ajoutant que les technologies employées dans ce domaine ont grandement évolué avec moins de risques environnementaux, citant pour exemple, l'expérience des Etats-Unis d'Amérique où ce type d'énergie est exploité sans porter préjudice à l'environnement et à la population.