Le gouvernement britannique devrait saisir l'occasion du centenaire de la déclaration Balfour pour "redresser la situation" en Palestine occupée, a affirmé le président palestinien, Mahmoud Abbas dans une contribution médiatique diffusée mercredi à Londres.
"A partir de son bureau à Londres, le 2 novembre 1917, Balfour (ministres des Affaires étrangères britannique de l’époque Ndlr) a signé une lettre promettant la Palestine à la Fédération sioniste ( ). Il a promis une terre qu'il n'avait pas à promettre, sans tenir compte des droits politiques de ceux qui y vivaient déjà", rappelle le président palestinien dans son écrit, publié par le Guardian.
A noter, le Royaume-Uni s’apprête à célébrer le 2 novembre, le centenaire de la déclaration qui a permis la spoliation des terres palestiniennes.
Le président Abbas souligne que "la déclaration Balfour n'est pas à célébrer", car a-t-il dit "pour le peuple palestinien, mon peuple, les événements causés par cette lettre ont été dévastateurs".
Il a ajouté que "la création d'une patrie pour un peuple a abouti à la dépossession et à la persécution d'un autre, créant un profond déséquilibre entre occupant et occupé".
"L'équilibre doit être rétabli par le Royaume-Uni qui doit assumer une grande part de responsabilité", a-t-il écrit, affirmant que les célébrations "doivent attendre le jour où la liberté, la dignité et l'égalité profiteront à tout le monde en Palestine."
Le président palestinien est revenu sur la genèse du drame palestinien, incriminant la politique britannique, qui a "soutenu l'immigration juive en Palestine tout en niant le droit arabo-palestinien à l'autodétermination".
Cette politique, affirme M. Abbas, "a créé de graves tensions entre les immigrants juifs européens et la population palestinienne indigène".
Abodrant la Nakba de 1948, le président palestinien a relevé qu’aujourd'hui, 12 millions Palestiniens vivent dans l’exile et sont "dispersés dans le monde entier".
Environ 1,75 million palestiniens font face au système de "discrimination institutionnalisée dans ce qui est maintenant l'état d'Israël", et environ 2,9 millions vivent en Cisjordanie "sous une occupation militaire draconienne devenue colonisation", a-t-il noté.
Deux autres millions palestiniens vivent dans la bande de Ghaza qualifiée par le président palestinien de "prison ouverte".
Mahmoud Abbas affirme que même si elle ne peut être effacée, la déclaration de Balfour "peut être rectifiée" avec "de l'humilité et du courage".
"Cela exigera de se réconcilier avec le passé, de reconnaître les erreurs et de prendre des mesures concrètes pour corriger ces erreurs", a-t-il écrit, saluant "l'intégrité" des Britanniques qui appellent leur gouvernement à prendre de telles mesures.
Le président palestinien a par ailleurs, estimé que la solution à deux Etats "devient de plus en plus impossible chaque jour qui passe", soutenant que "tant que l'Etat d'Israël continuera à être célébré et récompensé, plutôt que de répondre de ses violations continues du droit international, il n'aura aucune raison de mettre fin à l'occupation".
Il a affirmé que le peuple palestinien poursuivra sa lutte pour sa liberté, et appelé le gouvernement britannique à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l'occupation sur la base du droit international, dont la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Le président Abbas a également demandé à Londres de reconnaître l'Etat de Palestine sur la base des frontières de 1967 avec El-Qods Est comme capitale, estimant que la paix juste et durable au Moyen-Orient est conditionnée par la fin de l'injustice que subit le peuple palestinien. APS