Arabie saoudite : des dizaines de princes et d'ex-ministres arrêtés

Des dizaines de princes, de ministres et d'hommes d'affaires ont été arrêtés en Arabie saoudite lors d'une opération anticorruption qualifiée de «décisive» par les autorités, a annoncé la chaîne satellitaire Al-Arabiya.

«Dix princes et des dizaines d'anciens ministres arrêtés en Arabie saoudite», a tweeté la chaîne, qui n'a pas cité ses sources. 

Ces arrestations interviennent peu après la création de cette commission, dirigée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, âgé de 32 ans.

Selon la chaîne satellitaire Al-Arabiya, à capitaux saoudiens, 11 princes, quatre ministres et des dizaines d'anciens ministres ont été arrêtés, alors que la commission anticorruption a lancé une enquête sur les inondations meurtrières ayant dévasté en 2009 la ville de Djeddah (ouest), sur la mer Rouge, à la suite de pluies torrentielles.

L'agence de presse officielle saoudienne SPA a indiqué que l'objectif de la commission était de «préserver l'argent public, punir les personnes corrompues et ceux qui profitent de leur position».

Avec ces arrestations, «le royaume ouvre une nouvelle ère et une politique de transparence, de clarté et de responsabilité», a déclaré dimanche le ministre des Finances Mohammed al-Jadaan, ajoutant que ces actions «décisives préserveront le climat pour les investissements et renforceront la confiance dans l'Etat de droit».

Le Haut comité des oulémas, un organe religieux influent, a très vite réagi en affirmant que la lutte anticorruption était «aussi importante que le combat contre le terrorisme».

Cette vaste purge a eu lieu moins de deux semaines après une intervention du prince héritier à un forum économique d'investisseurs le 24 octobre à Ryadh.

Ce jour-là, il avait promis une nouvelle Arabie «modérée, ouverte et tolérante», en rupture avec l'image d'un pays longtemps considéré comme «l'exportateur du wahhabisme» à travers le monde.

«Nous n'allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d'idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant», avait-il assuré. 

Monde