
Des millions de pèlerins commémorent ce vendredi à Kerbala l'Arbaïn, un des plus grands rassemblements religieux au monde placé sous haute sécurité, alors que l'Irak achève sa lutte contre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) qui vise régulièrement ce genre de rassemblements.
Environ 14 millions de pèlerins se sont recueillis dans le mausolée au dôme doré où est enterré le petit-fils du Prophète Mohamed (QSSSL), ont annoncé vendredi les autorités religieuses de la ville sainte située à une centaine de kilomètres au sud de Baghdad. Parmi eux figurent plus de 10 millions d'Irakiens, avait indiqué le gouverneur Aqil Tourihi avant l'apogée du pèlerinage jeudi soir et vendredi.
En outre, près de deux millions et demi d'Iraniens ont obtenu des visas pour participer à l'Arbaïn, selon le comité iranien d'organisation de ce pèlerinage. Des pèlerins viennent également du Pakistan, d'Afghanistan, du Liban ou du Golfe.
La sécurité d'un tel événement qui avait réuni en 2016 entre 17 et 20 millions de personnes, est une préoccupation majeure pour les autorités en Irak, où les violences ont à plusieurs reprises visé l'Arbaïn et les lieux saints ou rassemblements.
Cette année, Baghdad a mobilisé 35.000 soldats et policiers ainsi que 4.000 combattants des unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, qui fouillent les pèlerins et leurs véhicules et sécurisent des centaines de kilomètres de routes menant à Kerbala.
Des hélicoptères ont également été mobilisés, a indiqué la police, car la province de Kerbala est bordée à l'ouest par celle d'Al-Anbar, vaste étendue désertique, où les forces irakiennes s'apprêtent à reprendre la toute dernière poche terroriste du pays près de la frontière avec la Syrie.
L'organisation terroriste ultra-radicale avait ensanglanté, l'année dernière, l'Arbaïn en visant une station-essence où se trouvaient des cars de pèlerins sur le retour, en route vers la frontière avec l'Iran. Cette attaque au camion piégé avait fait au moins 70 morts, en grande majorité des Iraniens.