Les géants d'internet Google et Facebook notamment, ont joint jeudi leurs forces au projet lancé par des médias dans le monde pour identifier les sources «fiables» d'information.
Cette initiative, baptisée «Trust Project» et destinée à combattre la désinformation sur internet, a également recueilli le soutien du géant en informatique Microsoft et de Twitter. Quelque 75 organismes médiatiques y participent. Il s'agira d'«estampiller les informations remplissant des critères en matière d'éthique et de transparence».
«Dans le monde connecté numériquement et socialement d'aujourd'hui, il est plus difficile que jamais de déterminer ce qui est une véritable information, une publicité ou même de la désinformation», a relevé Sally Lehrman, de l'université Santa Clara et responsable du projet.
«Un public de plus en plus sceptique veut savoir quelles sont l'expertise, l'entreprise et l'éthique derrière une information», a-t-elle ajouté.
Chaque plateforme internet va mettre au point des «indicateurs de confiance» pour aider les lecteurs à «évaluer si l'information émane d'une source crédible en laquelle ils peuvent avoir confiance», a poursuivi Mme Lehrman.
Plusieurs pays sont représentés parmi les médias prenant part à ce projet: Etats-Unis (Washington Post, Mic, Independent Journal Review), Canada (Globe and Mail), Allemagne (agence de presse DPA), Italie (La Repubblica, La Stampa) ou encore Royaume-Uni (groupe Trinity Mirror).
Les participants se sont accordés sur des éléments fondamentaux comme la transparence sur le financement et la présentation de la mission de l'organe de presse, fournir des renseignements sur les journalistes chargés d'une couverture, préciser s'il s'agit d'un éditorial ou d'un article factuel ou encore expliquer la façon dont le reportage a été mené.
«Les consommateurs d'information ont besoin d'un moyen pour dire ce que nous attendons d'eux, le genre d'informations sur lesquelles nous comptons et que nous payons», a commenté Craig Newmark, fondateur du site de petites annonces Craigslist, l'un des premiers soutiens financiers du projet.
Les géants d'internet, en particulier les réseaux sociaux Facebook et Twitter, sont sur la sellette depuis plusieurs mois, accusés d'avoir «malgré eux» servi de plateforme de propagande venue pendant la campagne électorale qui a mené à la victoire du républicain Donald Trump aux Etats-Unis.
Pour Alex Hardiman, responsable des produits d'information chez Facebook, le «Trust Project» est «la prochaine grande étape dans nos efforts permanents pour améliorer la compréhension du public au sujet des sources et de la fiabilité des informations sur notre plateforme».