Les «avancées» et les «lacunes» contenues dans le projet de loi sur la santé, qui sera prochainement soumis au Parlement, ont été relevées ce dimanche lors de l’examen de ce texte par des députés et des représentants de différents secteurs concernés, lesquels ont émis des propositions d’amendements.
Intervenant dans le cadre de l’examen de ce projet de loi par la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale (APN), les intervenants ont relevé les «avancées importantes» contenues dans ce texte comparativement à celui en vigueur depuis 1985.
Pour le directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Djawad Bourkaib, la nouvelle mouture du texte de loi «englobe tous les aspects liés à la santé ainsi que toutes les catégories de la population, de même qu’elle appréhende le système de santé national en tant que réseau incluant le privé et le public».
Rappelant les principaux acquis du secteur de la santé ces dernières années, il a soutenu que la question du médicament «est totalement prise en charge par l’Etat et qu’elle ne pose plus problème», précisant que la couverture nationale en médicaments «dépasse ce qui est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)».
Saluant, à son tour, les «avancées considérables» dans le nouveau projet de loi, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, Bekkat Berkani, a mis en avant les dispositions inhérentes à la décentralisation à travers la mise en place d’agences régionales de la santé ainsi que l’autonomie des agences de pharmacie.
Il a, en revanche, déploré que le texte de loi n’ait pas prévu un organisme national de prévention contre certaines maladies, ainsi qu’une agence de veille sanitaire, tout en plaidant pour que les médecins résidents exercent leur fonction dans de meilleures conditions.
M. Bekkat a, par ailleurs, proposé la suppression de l’article lié à l’inscription au tableau de l’Ordre, du fait que cette disposition, a-t-il expliqué, «n’oblige pas les praticiens du secteur public à le faire, alors que l'obligation doit concerner tous les médecins».
De son côté, le directeur de la prévention du handicap au ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme, a souligné l’importance de «clarifier la partie habilitée à prononcer l’infirmité d’une personne handicapée exerçant dans le domaine médical, de même que soit mentionnée la conformité du travail de la concernée avec la nature de celui-ci», tout en proposant de substituer le vocable d'«incapable» dans le projet de loi par un autre, en raison de sa «connotation péjorative».
Il a, en outre, déploré l’absence d'une disposition prévoyant «une prise en charge spécialisée pour les personnes âgées souffrant d’affections mentales et neurologiques».
Dans ce sens, une autre suggestion a été émise par un membre de la commission pour que soit intégré un article imposant le dépistage à la naissance de sorte à «mieux prévoir tous types de maladies et réduire, par conséquent, le coût de la prise en charge par patient».
APS