Après un long suspens, les membres du jury ont dévoilé, ce jeudi, les lauréats de la 3éme édition du Grand prix Assia Djebar, lors d’une cérémonie de remise de prix organisée au Centre international des Conférence (CIC).
Sur les 71 titres en lice, trois ont été récompensés. Ainsi, le prix du meilleur roman en langue arabe a été décerné à Merzak Begtache pour son œuvre «Al matar yaktoub siratahou» édité chez Anep édition. Pour la langue Amazighe, le sacre a été décroché par le jeune auteur, Zaârouri Mustapha, pour son roman «Dwagi id Asirem-iw». Quant à la meilleure œuvre en langue française, le prix a été remis à l’auteur du «Boulevard de l’abîme», feu Noureddine Saâdi, décédé jeudi dernier.
La cérémonie de la plus prestigieuse des distinctions littéraire en Algérie, s’est déroulée en présence du ministre de la culture, du ministre de la communication, de la ministre de l’éducation nationale et de plusieurs personnalités du monde culturel et de l’édition.
Une production littérature prometteuse
Avant la remise des prix, le jury, par la voix voie de sa présidente, Naget Khedda, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour divulguer son évaluation des œuvres littéraires. Dans son discours critique mais empreint d’optimisme, Mme Khedda estime que le nombre de titres en lice (71 œuvres émanant d’une vingtaine de maisons d’éditions) «reflète l’intense activité de ce secteur de notre vie sociale», avant de regretter les prestations qui ne sont pas d’égale qualité. «Un bon tiers, seulement, est de qualité honorable», précise-t-elle.
Rassurant que des jeunes sont présents et parfois «avec brio dès le premier roman», la présidente du jury souligne qu’«une forte proportion d’auteur se recrute, plutôt, dans une catégorie d’âge avancé».
D’autres remarques pertinentes ont été également soulignées par le jury. Il s’agit, entre autres, de «la diminution de la production en langue arabe qui ne représente cette année que la moitié de la production en langue française.
La production en langue Amazigh, quant à elle, a marqué une évolution quantitative. Cependant, elle est appelée à surmonter les deux difficultés majeures consistant, insiste Mme Khedda, «à mieux maitriser les structures du genre romanesque et à mieux asseoir le code linguistique de Tamazight».
Cette imperfection n’est pas propre à la production en berbère. Le Jury relève les mêmes tares dans certaines œuvres écrites en langue française et arabe. Selon sa présidente, «la plupart des candidats ont des difficultés avec la syntaxe en langue arabe et la concordance de temps en langue française». Afin d’y remédier à ces imperfection le jury a interpellé fermement les maisons d’édition à se doter de correcteurs et de parfaire la qualité des impressions.