La 14éme conférence des Ministres des Affaires étrangères du Dialogue des 5+5 de la Méditerranée occidentale a consacré l’essentiel de ses travaux au thème « Méditerranée occidentale: promouvoir un développement économique et social inclusif partagé et durable face aux défis communs dans la région ».
Cette réunion a été l’occasion d’échanges sur les questions régionales, la lutte contre le terrorisme et la migration, elle a été sanctionnée par une déclaration ministérielle 5+5 d’Alger.
Le développement est la clé pour résoudre les problèmes de sécurité et des migrations dans la région de la Méditerranée occidentale.
Dans la déclaration finale, les ministres des Affaires étrangères des dix (l’Algérie, l’Espagne, la France, l’Italie, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, le Portugal, et la Tunisie) ont souligné » le lien étroit entre la migration et le développement et veulent « travailler ensemble pour une migration sûre, régulière et bien gérée ».
La gestion du flux migratoire doit prendre en compte « les dimensions de sécurité de développement économique et social ainsi que le respect des droits de l’Homme et la dignité humaine » a souligné le Chef de la diplomatie Algérienne Abdelkader Messahel à la Radio Algérienne.
Le 5+5 c’est l’espace de Dialogue de la Méditerranée occidentale à déclaré le Ministre des Affaires étrangères français toute en déplorant le fait que des drames humanitaires s’y produise encore aujourd’hui pour Jean Yves Le Drian « relevé tous les défis dépend du triptyque développement, migration, sécurité ». Il le disait sur les ondes de la Radio Algérienne.
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a appelé, dimanche à Alger, à intégrer les dimensions de sécurité et de développement en adoptant une « approche globale » face au phénomène migratoire qui se pose dans la région méditerranéenne.
« Notre région fait face au phénomène migratoire, une question fondamentalement humaine, qui appelle une approche globale, intégrant les dimensions de sécurité pour éradiquer les réseaux criminels liés à la traite humaine, de développement pour lutter contre les causes économiques et sociales et le respect de la dignité humaine en conformité avec les droits humains et les conventions internationales et régionales y afférents », a-t-il déclaré à la 14ème conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5 qu'il a co-présidée avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian.
Pour M. Messahel, « la Méditerranée qui a été, au cours de sa longue histoire, une zone de fracture devrait pouvoir devenir un espace de coopération et de prospérité partagée et retrouver ainsi sa vocation de creuset civilisationel, culturel et humain, riche et pluriel, devant constituer le socle sur lequel nous devrions bâtir une communauté méditerranéenne au destin commun qui favoriserait les échanges et la mobilité entre les deux rives ».
Il a souligné dans ce sens que le Dialogue 5+5 « est le cadre qui permet de forger le consensus autour d'une démarche à adopter face au phénomène migratoire qui devrait prendre la forme d'une approche multidimensionnelle, équilibrée et solidaire, cohérente avec notre partenariat régional », estimant que « le Continent africain vit une migration intra-africaine beaucoup plus importante comparée à celle que connait la région méditerranée dont les causes profondes trouvent leur explication dans les situations de crise et de conflit ».
Rappelant que l'Algérie « qui servait de transit, est devenue une destination de migrants en provenance des pays subsaharienne voisins », M. Messahel a estimé qu' « il est dans l'intérêt de tous de convenir d'une approche commune, basée sur le développement d'un partenariat économique et sur la solidarité et le respect de la dignité humaine pour faire face, de manière efficace et durable, à ce défi migratoire commun ».
« Notre région est parmi les zones qui souffrent le plus du terrorisme, phénomène qui n'est pas sans conséquence sur nos sociétés, nos économies et sur le développement de nos pays », a fait remarquer M. Messahel, ajoutant que « dans cet espace, le terrorisme s'appuie sur le crime organisé transnational lié à la traite humaine, au trafic de drogue et à la collecte des rançons ».
Pour ce qui est des problématiques relatives au développement économique et social inclusif , à la jeunesse et à l'emploi, à la migration et au développement durable, ainsi que ceux liés à la sécurité, au terrorisme et à la radicalisation, M. Messahel a estimé qu'"il est réconfortant de constater que les nouvelles approches intègrent de plus en plus le concept de résilience qui englobe aussi bien l'éradication de la pauvreté et de l'exclusion, la création d'activité économique soutenable en faveur de la jeunesse et la protection de l'environnement, avec pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des pays de la région, notamment ceux du Sud".
En phase avec les objectifs du développement durable des Nations Unies dont l'achèvement dépend, tout autant de la coordination des efforts, de l'harmonisation des politiques que les moyens financiers mobilisés, ces nouvelles approches « doivent recevoir l'appui nécessaire des pays de la région et au-delà », a indiqué le ministre.
Le Dialogue 5+5 regroupe les cinq pays de l'UMA (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie) pour la rive sud de la Méditerranée et l'Italie, la France, l'Espagne, le Portugal ainsi que Malte pour la rive Nord.