L'insécurité au Mali «continue à se développer et gagne de façon progressive le centre du pays», estime un rapport intermédiaire de l'ONU, en précisant que plusieurs signataires de l'accord politique de 2015 reconnaissent perdre de leurs pouvoirs.
Des représentants des groupes armés Plateforme et CMA (Coordination du mouvement de l'Azawad) ont constaté un «déclin progressif de leur influence dans des zones qui étaient traditionnellement sous leur contrôle direct ou indirect», précise ce rapport d'experts onusiens, remis aux 15 membres du Conseil de sécurité.
«De telles pertes de contrôle territorial, ajoutées à une fragmentation croissante des groupes armés en fonction de leurs ethnies, et en conséquence le développement de groupes armés non-signataires, représentent aujourd'hui la plus grande menace à l'application de l'accord» d'Alger de 2015, jugent ces experts.
Ces spécialistes sont chargés du régime de sanctions relatif au Mali institué l'été dernier par l'ONU afin de faire pression sur les signataires de l'accord de 2015, dont l'exécutif malien, pour qu'ils appliquent leurs engagements.
Par ailleurs, le groupe d'experts «juge que toutes les parties sont responsables des retards actuels» à l'application de l'accord. Le rapport final de ces experts est attendu d'ici au 1er septembre.
Les experts ont signalé, par ailleurs, que «la situation humanitaire dans le nord et le centre du pays reste volatile, instable et une détérioration continue persiste».
«A travers le pays, environ 4,1 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire», indiquent enfin les experts, qui prévoient dans les prochaines semaines de se rendre en Europe (Paris, Bruxelles, La Haye), avant un nouveau voyage au Mali et ultérieurement à Alger, Dakar, Niamey et Nouakchott.