Le groupe Lafarge Holcim Algérie envisage d'exporter «plusieurs centaines de milliers de tonnes» de sa production de ciment gris durant ce mois de mars ou en avril prochain, vers un des pays de l'Afrique de l'Ouest, a annoncé jeudi à Alger son directeur des Affaires publiques, Serge Dubois.
Le Directeur a indiqué que Lafarge Holcim Algérie «est en train de signer un gros contrat pour l'exportation de plusieurs centaines de milliers de tonnes de ciment gris sous forme de clinker en vrac vers un pays d'Afrique de l'Ouest, au cours de ce mois de mars ou en avril prochain».
L'opération d'exportation se fera plus probablement vers la Gambie, s'est-il contenté de dire, par obligation de réserve et crainte de la concurrence, sans préciser, pour autant, les quantités exactes qui seront exportées. Il s'agira de la troisième opération d'exportation vers la Gambie en quelques mois seulement, après celles réalisées respectivement en décembre 2017 et en mars 2018.
Ace propos, M.Serge Dubois, a avancé qu'une quinzaine de pays d'Afrique de l'Ouest étaient intéressés par les produits de Lafarge Holcim Algérie, précisant que l'entreprise ambitionnait de hisser ses exportations vers cette région à 5 millions de tonnes à l'horizon 2020, soit 30% du marché. Il a cependant, relevé que l'établissement d'un plan d'exportation, à long termes, vers l'Afrique était «très difficile» à envisager, étant donné que le marché du ciment dans le continent connaissait une concurrence rude. Selon lui, l'achèvement des projets de cimenteries, en cours de réalisation dans le continent, convertira les pays demandeurs en pays exportateurs, comme cela fut le cas de l'Algérie, à titre d'exemple.
M. Dubois a affirmé que le groupe Lafarge Holcim, comptait rester «indéfiniment» en Algérie, qui, a-t-il dit, fait partie de ses cinq (5) «plus gros et stratégiques» marchés (600 kilogramme de ciment par an et par habitant), parmi les 90 pays dans lesquels il active.
L'intervention de l'Etat algérien a été «très efficace» dans la mesure où elle a fait passer le pays d'un statut d'importateur à celui d'exportateur, sachant que l'Algérie enregistrait actuellement une surcapacité oscillant entre 23 et 24 millions de tonnes par an, a-t-il indiqué.
Il a tenu à préciser, dans ce contexte, que son groupe «ne craignait» pas la concurrence que connait le marché algérien, ajoutant que sa stratégie pour contrer la «surproduction» de ciment dans le pays, consistait à diversifier les investissements en se lançant dans de nouveaux créneaux, à forte valeur ajoutée : la fabrication de matériaux de construction outre le ciment, l'incinération des déchets ménagers et industriels, ainsi que la réalisation et l'entretien des routes.