Brahim Ghali: il est inacceptable que l'ONU soit "absente" pour protéger les droits de l'homme au Sahara Occidental

Les travaux de la 6e Conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance ont débuté vendredi à Alger en présence du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, et de pas moins de 100 participants venus de 53 pays.

S'exprimant à l'ouverture de la 6e conférence internationale sur "le droit des peuples à la résistance: cas du peuple sahraoui", M. Ghali a précisé qu'il était "inacceptable de voir les Nations Unies qui sont les responsables directs de la zone de conflit au Sahara Occidental, absents pour la protection et la surveillance des droits de l'homme".

A cette occasion, le président sahraoui a salué le soutien de l'Algérie, "pays de la résistance par excellence", à la cause du peuple sahraoui et son droit à l'autodétermination de par sa position claire, indéfectible et compatible avec la légalité internationale, rappelant que l'Algérie "soutient toujours les causes de libération dans le monde, à leur tête la cause du peuple sahraoui, grâce à la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a toujours défendu le droit des peuples africains, asiatiques latino-amércains à l'autodétermination et à l'indépendance".   

Il a également salué "le rôle central de l'Algérie lors de la promulgation de la résolution historique de l'Assemblée générale de l'ONU N  1514 en 1960 relative à l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux", exprimant sa reconnaissance et sa gratitude à l'Algérie qui est, a-t-il dit, "la Mecque des résistances contre l'injustice et l'oppression et une destination pour les militants de la liberté et de la dignité".

Evoquant les derniers développements de la question sahraouie, M. Ghali s'est dit satisfait de la place qu'occupe l'Etat sahraoui sur la scène internationale, particulièrement en Afrique, à la faveur des dernières décisions de l'Union africaine (UA) selon lesquelles l'occupant marocain est tenu de respecter les frontières héritées au lendemain de l'indépendance, et de ce fait son retrait des parties qu'elle occupe du Sahara occidental.

La question sahraouie s'est confortée par "un arsenal juridique qui s'est traduit par la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) datée du 27 février 2018 qui a cautionné sa précédente décision prise fin 2016, la décision de la Cour internationale de justice en 1975 et la décision la cour suprême d'Afrique du sud, qui a consacré le retrait de plusieurs sociétés impliquées avec l'occupant marocain dans le pillage des richesses naturelles sahraouies", a indiqué le SG du front Polisario.

Le président Ghali a appelé l'UE à "accélérer l'application immédiate et rigoureuse de la décision de CJUE" .

"La décision de la CJUE place l'Europe devant sa responsabilité historique directe, l'Espagne (force européenne administrante du Sahara Occidental) "n'ayant pas encore assumé sa responsabilité dans la décolonisation de la dernière colonie en Afrique", a-t-il dit, soulignant que l'Europe a aujourd'hui l'occasion de se rattraper et de mettre fin à la situation due à la politique expansionniste marocaine qui entrave le processus de stabilité et de développement dans la région".

Il a appelé dans ce contexte l'UE à "adopter une position claire" en appui aux efforts de l'Onu sous la direction de l'émissaire onusien, Horst Kohler, insistant sur l'impératif de "hâter l'application de la décision 2351, en faisant pression sur le Maroc pour l'amener à poursuivre le processus de négociations directes et à régler les questions induites par la violation de l'accord de cessez-le-feu et l'accord militaire n 1 dans la région d'El Guerguerate.

"Toutes ces décisions devraient être accompagnées de démarches concrètes pour mettre fin aux graves violations marocaines des droits de l'homme au Sahara occidental et de l'arrêt des massacres, de la répression, et du blocus", a affirmé le président sahraoui, insistant sur l'importance d'intervenir pour sauver la vie des détenus politiques et d'accélérer la mise en liberté du groupe de Gdeim Izik et de tous les autres détenus politiques".  

    

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