Le membre du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, Zwelivelile Mandela, a appelé vendredi à Alger le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités, morale et légale, envers le peuple sahraoui et à fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination au Sahara occidental.
"Conformément à la résolution 1514, l'Onu doit assumer ses responsabilités, morale et légale, dans ce conflit qui a trop duré et doit fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination au Sahara occidental", a déclaré M. Zwelivelile, dans une allocution devant les participants à la 6e édition de la Conférence: "Le Droit des peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui".
M. Zwelivelile, petit-fils de leader sud-africain, Nelson Mandela, a dénoncé par la même occasion l'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies, soulignant dans ce sens, la nécessité de "la création d'un lobby international pour placer les ressources naturelles du Sahara occidental sous mandat de l'ONU" pour les protéger.
Il a saisi l'occasion pour lancer un appel à la jeunesse sahraouie d'apporter "leurs témoignages de la lutte contre l'occupation sur les réseaux sociaux". "Vous inspirerez ainsi tout un continent dans la lutte anticoloniale", a-t-il soutenu.
"Nous ne triompherons des forces d'occupation marocaines qu'une fois unis", a-t-il clamé, devant les participants à cette conférence prévue sur deux jours et qui verra la participation, outre des délégations sahraouies en provenance des camps des réfugiés et des territoires sahraouis occupés, d'une centaine de participants issus de 53 pays d'Afrique, d'Amérique latine, du monde arabe, et d'Europe.
Il a rappelé la position historique de défunt leader Nelson Mandela sur le Sahara occidental "considérant la lutte du peuple sahraoui comme sa lutte, sa douleur comme sa douleur et sa souffrance comme sa propre souffrance".
"En remontant les traces de mon grand-père en cette année de célébration du centenaire de sa vie et de son héritage, nous nous rappelons que notre liberté a été arrachée, mais que notre lutte ne peut être terminée tant que tous les territoires du Sahara occidental ne seront pas libérés, en exerçant leur droit à l'autodétermination conformément au droit international et aux résolutions et conventions des Nations Unies."
Abordant sa visite, la veille dans les camps de réfugiés sahraouis, M. Zwelivelile a indiqué que lors de sa rencontre avec le président sahraoui, Brahim Ghali, il a été question de souligner l'importance du renforcement de la coopération stratégique entre l'Afrique du Sud et la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
"La vie difficile dans le camp de réfugiés d'Aousserd n'a pas découragé ni atténué l'esprit de résistance du peuple sahraoui", a-t- relevé.
"Nous avons également visité le Musée de la Résistance et vu de près l'expérience de la lutte sahraouie", a-t-il expliqué.
Le parlementaire sud-africain, a confié qu'il était "profondément émus par le travail de la Commission sahraouie des droits de l'Homme, en particulier leur travail avec les jeunes, les prisonniers politiques, les manifestants civils et les disparitions forcées de 4500 personnes sans laisser de traces depuis 1985, le nombre le plus élevé de personnes disparues par habitant dans le monde".
La rencontre avec la Commission sahraouie des droits de l'Homme a également "attiré notre attention sur la grève de la faim des prisonniers politiques sahraouis dans neuf prisons marocaines qui en sont maintenant à leur 20ème jour", a déclaré M. Zwelivelile.
Il a, dans ce sens, demandé qu'"une mission d'observation de l'ONU, la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge, Amnesty International et Human Rights Watch interviennent d'urgence pour mettre fin aux violations des droits de l'Homme à l'encontre des prisonniers politiques".
Notre priorité et de "placer les violations des droits de l'Homme contre les Sahraouis dans les territoires occupés à l'ordre du jour de l'ONU", a-t-il insisté. Et d'ajouter: "Mettre un terme à l'exploitation des richesses sahraouies et respecter la souveraineté du peuple sahraoui".