La grogne sociale en France s'est amplifiée mardi contre les réformes engagées par le gouvernement, qui joue gros, et a connu une mobilisation multiple dans les secteurs des transports, de l'énergie, de l'enseignement supérieur et la fonction publique.
La grève des cheminots de mardi a coïncidé avec celles entamées par l'intersyndicale d'Air France, les salariés de la collecte et du traitement des déchets, la fédération des travailleurs des mines-énergie, et les blocages d'universités.
Pour leur part, les syndicats de la Fonction publique doivent décider mardi de la suite de leur mouvement de protestation.
Cette grogne, qui se généralise, constitue le deuxième test social du président Emmanuel Macron qui veut, depuis son investiture il y a presque une année, faire bouger les choses en France avec des réformes n'épargnant aucun secteur. Mais les salariés et les syndicats ne semblent pas l'entendre de cette oreille.
Les cheminots ont entamé leur première grève par intermittence, très suivie, ce qui a perturbé le transport ferroviaire dans toute la France avec comme conséquences des retards et des bouchons à l'entrée des grandes villes.
La direction de la Société nationale des chemins de fer (SNCF) a annoncé au total 33,9 % de grévistes "en milieu de matinée", au premier jour de mobilisation mardi contre la réforme. Cependant, 48 % des personnels nécessaires au fonctionnement des trains étaient en grève.
Le gouvernement veut réformer le secteur ferroviaire en profondeur avec notamment son ouverture à la concurrence, rappelle-t-on.
Mardi, seul un train sur huit circulait sur les lignes TGV, un train sur huit sur les lignes Intercités, un sur cinq pour les lignes régionales TER et le Transilien, en Ile-de-France.
Le trafic a été fortement perturbé sur les lignes du RER opérées par la SNCF : un train sur deux à un train sur cinq en moyenne.
Dans le transport aérien, la compagnie a prévu d'assurer 75 % de ses vols pour cette nouvelle journée de grève à l'appel de l'intersyndicale qui réclame une hausse des salaires de 6 %.
Le taux de grévistes était de 32,8 % chez les pilotes, 20,5 % pour les personnels navigants commerciaux et 14,5 % pour les personnels au sol. Les grévistes dénoncent une direction qui "ne (les) écoute pas".
Dans le même contexte de la grogne sociale, les salariés du traitement des déchets, y compris les éboueurs, étaient en grève mardi à l'appel de la Fédération de la Confédération générale du travail (CGT) des Services publics et la Fédération CGT des Transports