La Syrie a dénoncé samedi une «agression barbare et brutale» des Occidentaux, après les frappes menées peu avant l'aube par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne contre des bases militaires, a rapporté l'agence officielle Sana.
Ces frappes visent à «entraver» une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui devait entamer samedi son enquête à Douma sur une attaque chimique présumée, selon Sana.
«L'agression (...) a pour principal objectif d'entraver le travail de l'équipe, devancer ses conclusions, et faire pression sur la mission dans une tentative visant à dissimuler les mensonges et les fabrications», des Occidentaux, selon Sana.
L'attaque chimique présumée à Douma, dernier bastion rebelle aux portes de la capitale, a fait plus de 40 morts, selon des secouristes.
Plus de 100 missiles tirés sur la Syrie, «un nombre significatif» d'entre eux interceptés
De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé que les Etats-Unis et leurs alliés ont tiré plus de 100 missiles sur la Syrie, et «un nombre significatif» d'entre eux ont été interceptés par les forces syriennes.
«Plus de 100 missiles de croisière et missiles air-surface ont été tirés par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France depuis la mer et l'air sur des objectifs syriens militaires et civils», a indiqué le ministère dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle RIA Novosti.
«Un nombre significatif» de ces missiles ont été abattus par la défense aérienne syrienne, a ajouté le ministère russe.
Les installations russes de défense aérienne stationnées en Syrie n'ont pas été utilisées, a ajouté le ministère.
Aucun des missiles occidentaux n'a touché les zones couvertes par les défenses aériennes de la Russie autour de ses bases de Tartous et de Hmeimim en Syrie, selon la même source.
Le ministère russe a indiqué que les missiles avaient été tirés depuis des navires américains en mer Rouge, par des avions volant au-dessus de la Méditerranée et par des bombardiers stratégiques américains venus de la base aérienne d'Al-Tanf, dans le sud-est de la Syrie.
La Russie convoque une réunion d'urgence du Conseil de sécurité
La Russie a aussitôt annoncé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après cette agression.
«La Russie convoque une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour évoquer les actions agressives des Etats-Unis et de leurs alliés», a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
A noter que l'intervention militaire occidentale contre la Syrie n'a pas été autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU.
L'ONU appelle les Etats à la retenue et à éviter l'escalade
Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté tous les Etats membres à faire preuve de retenue et à s'abstenir de tout acte qui pourrait conduire à une escalade.
«J'appelle tous les Etats membres à faire preuve de retenue dans ces circonstances dangereuses et à éviter tous les actes qui pourraient entraîner une escalade de la situation et aggraver les souffrances du peuple syrien», a déclaré dans un communiqué M. Guterres.
Le secrétaire général a reporté un voyage prévu en Arabie saoudite pour gérer les suites de l'opération militaire lancée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.
«Toute utilisation d'armes chimiques est horrible», a déclaré M. Guterres. Il a par ailleurs souligné l'importance d'agir en conformité avec la charte de l'ONU et le droit international.
M. Guterres a appelé les membres du Conseil de sécurité à se mettre d'accord sur l'ouverture d'une enquête qui établirait l'identité des auteurs d'attaques chimiques en Syrie.